Conférence africaine des start-up : l’adoption des « 9 engagements d’Alger » pour booster l’innovation
À l’issue de la 4ᵉ édition de la Conférence africaine des start-up tenue à Alger, l’Afrique a adopté un pacte ambitieux pour soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat sur le continent. Les ministres africains en charge du secteur ont approuvé à l’unanimité la « Déclaration d’Alger », un document stratégique regroupant neuf engagements visant à renforcer l’écosystème des start-up africaines, leur ouverture sur les marchés régionaux et internationaux, ainsi que l’accès aux financements.
La Déclaration d’Alger cristallise la volonté des États africains de mutualiser leurs efforts pour soutenir l’innovation et favoriser la croissance des jeunes entreprises. Les engagements, présentés lors de la cérémonie de clôture à l’aide d’une application d’intelligence artificielle développée en Algérie, dessinent une feuille de route pour une prospérité durable stimulée par la technologie et la connaissance.
Des start-up africaines au-delà des frontières
Le premier engagement vise à faciliter l’expansion des start-up vers les marchés régionaux et mondiaux, en mettant l’accent sur la durabilité et la coopération intra-africaine. Face au déficit de capital-risque qui limite la croissance des entreprises innovantes, les États africains se sont engagés à renforcer l’accès aux financements, en mobilisant à la fois les investisseurs étrangers et le secteur privé national.
Les pays africains ont également prévu de lancer des campagnes de communication à l’échelle continentale et mondiale pour valoriser les innovations africaines et promouvoir une culture de l’innovation numérique, renforçant ainsi la place de l’Afrique sur la scène technologique internationale.
Développement des compétences et soutien aux talents
La Déclaration insiste sur la formation et le renforcement des compétences des jeunes entrepreneurs et cadres techniques, ainsi que sur la valorisation de la diaspora africaine pour créer un vivier de talents capable de piloter la croissance des start-up et de réduire la fuite des cerveaux.
Mécanisme de suivi et intégration régionale
Afin de mesurer les progrès et garantir la redevabilité, un mécanisme de suivi sera mis en place, avec la production d’un rapport annuel sur l’état des start-up africaines. Les États africains se sont également engagés à intégrer les start-up dans les chaînes de valeur régionales et mondiales pour renforcer leur compétitivité.
La Déclaration met en lumière le rôle des incubateurs et structures d’accompagnement pour transformer les idées en entreprises viables, et prévoit de faciliter la mobilité des entrepreneurs à travers le continent via la reconnaissance mutuelle des qualifications. La coopération Sud-Sud et le partage d’expériences entre écosystèmes africains constituent d’autres axes essentiels pour accélérer l’innovation.
L’Algérie, moteur de l’innovation africaine
Cette 4ᵉ édition a également réaffirmé le rôle pionnier de l’Algérie dans le développement de l’innovation sur le continent. Depuis le lancement de l’événement en 2022, l’Algérie a mis en place un cadre juridique flexible, un régime fiscal incitatif et d’importants investissements dans les infrastructures technologiques. Ces mesures ont permis de dépasser les 13 000 start-up reconnues, avec un objectif de 20 000 d’ici fin 2029.
L’Algérie a par ailleurs proposé un cadre fiscal continental pour les start-up et un projet de protection des données personnelles, soulignant son leadership concret dans l’écosystème africain. Les ministres africains ont exprimé leur reconnaissance au président Abdelmadjid Tebboune pour son initiative de création d’un fonds dédié au financement des start-up africaines, perçu comme un levier clé pour faciliter l’accès au capital et stimuler la croissance des jeunes entreprises innovantes.
