Production de viande rouge : le numérique au service de la distribution d’aliments pour le bétail
La numérisation s’impose comme un levier stratégique pour renforcer la filière de la viande rouge en Algérie. C’est ce qu’a affirmé hier M. Ibrahim Djribia, président de la Chambre d’agriculture d’Alger, lors d’une intervention sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne 3).
Selon M. Djribia, le contrôle de la distribution des aliments pour le bétail constitue un enjeu majeur pour soutenir la production de viande. Dans ce cadre, un programme est en cours pour collecter et analyser de manière plus précise les données agricoles, notamment grâce à l’introduction, dès 2026, d’une nouvelle « carte d’agriculteur » équipée d’un code QR. Cette initiative permettra de mieux identifier les besoins alimentaires de chaque éleveur et de suivre en temps réel les capacités de production à l’échelle nationale.
« La relance de la production de viande rouge dépend principalement de la disponibilité d’aliments adaptés pour le bétail », a souligné M. Djribia. Il a également rappelé que cette filière avait souffert par le passé des pratiques spéculatives de certains acteurs. La numérisation vise à corriger ces dérives en offrant une vision fiable et actualisée des effectifs et besoins des élevages, répondant ainsi au décalage constaté entre les chiffres officiels et la réalité du terrain.
Le programme, lancé en 2023 et déployé dans les 58 wilayas, a déjà permis d’identifier chaque agriculteur via un numéro national et de cartographier les potentialités de production par région. Le ministère de l’Agriculture envisage maintenant de franchir une nouvelle étape avec l’intégration de cartes numériques pour un suivi plus fin de la production et pour simplifier les démarches administratives et logistiques des producteurs.
Au-delà du numérique, le soutien aux agriculteurs reste une priorité. M. Djribia a souligné que 75 % des besoins nationaux en produits agricoles sont couverts grâce à leurs efforts, mais que ceux-ci continuent de faire face aux effets du changement climatique et à la hausse des prix des intrants. La libération du foncier agricole et la modernisation des infrastructures — électrification, routes et réseaux de fibre optique — sont également des axes essentiels pour attirer de nouveaux investissements et dynamiser le secteur.
Enfin, le président de la Chambre d’agriculture d’Alger a insisté sur la qualité des produits nationaux, un atout pour l’exportation. Selon les chiffres de la FAO cités par M. Djribia, l’agriculture algérienne reste parmi les moins dépendantes des pesticides et engrais chimiques, confirmant une production « presque biologique » qui pourrait séduire les marchés internationaux.
