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« Macbeth » revisité au TNA : quand Shakespeare rencontre l’opéra chinois

Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) a accueilli, lundi soir, une adaptation spectaculaire de Macbeth transposée dans l’univers de l’opéra chinois. Intitulée « Une âme terrifiée », la pièce a été présentée par la troupe Huiji de la province d’Anhui, invitée spécialement par l’ambassade de Chine en Algérie.

Une fusion scénique entre tragédie et arts traditionnels

Devant un public composé en grande partie de ressortissants chinois et de diplomates, l’ambassadeur de Chine a rappelé que ce spectacle avait brillamment représenté son pays au Festival international du théâtre du Sahara à Adrar, où il a remporté cinq distinctions. Selon lui, cet opéra « classé patrimoine culturel national » réunit chant, déclamation, mouvement stylisé et arts martiaux, illustrant « la vision chinoise de la destinée et de la justice ». Il a également souligné le rôle de ces échanges artistiques dans le renforcement de l’amitié sino-algérienne.

Une intrigue transposée dans la Chine ancienne

Dans cette version, l’action se déroule dans la Chine impériale. Le général Xi Yen, héros victorieux contre l’État de Shu, reçoit des prophéties de trois prêtresses célestes lui prédisant une ascension fulgurante : marquis, Premier ministre, puis roi. D’abord incrédule, il se laisse rapidement gagner par l’ambition lorsque les premières prédictions se réalisent. Poussé par son épouse, avide de pouvoir, il assassine le souverain, s’empare du trône et élimine ses opposants. Rongé par la culpabilité et assiégé par les forces ennemies, Xi Yen s’enfonce dans la folie, aux côtés de son épouse, jusqu’à une chute tragique inévitable.

Un spectacle total : chant, masques et acrobaties

Portée par 29 comédiens et danseurs, la représentation déploie toute la richesse de l’esthétique chinoise :
costumes éclatants,
masques traditionnels,
gestuelle codifiée,
acrobatie et combats stylisés,
musique classique chinoise.

Malgré un décor volontairement épuré, la mise en scène séduit par sa précision visuelle et la fluidité des tableaux chorégraphiés. Comme dans tout opéra chinois, les comédiens alternent dialogue chanté et mouvements symboliques, donnant à la tragédie un rythme ritualisé.

La troupe Huiji, gardienne d’un héritage culturel

Fondé en 2005, le Théâtre de Huiju et de Jingju de l’Anhui se consacre à la préservation et à la transmission des formes traditionnelles de l’opéra chinois. Rassemblant maîtres du patrimoine immatériel et artistes primés, il produit régulièrement de nouvelles créations tout en revisitant les classiques. Parmi ses œuvres phares figurent La Légende du Serpent Blanc et Le Carrefour des Trois Routes, deux pièces mettant en avant la virtuosité technique et les combats chorégraphiés propres à l’opéra chinois.

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