La souche H3N2 frappe l’Algérie plus tôt que prévu… Voici ce que révèle l’Institut Pasteur
L’Algérie connaît cette année une propagation précoce de la grippe saisonnière, avec une hausse notable des cas liés à la souche H3N2, connue pour sa vitesse de transmission. Cette accélération, observée depuis le mois de novembre, a été confirmée par l’Institut Pasteur d’Algérie, qui appelle à intensifier la campagne de vaccination.
Le professeur Fawzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur, a expliqué dans un entretien à Radio Sétif que l’activité du virus de la grippe a commencé plus tôt que d’habitude cette année, dès début novembre, moment où la souche H3N2 a commencé à se répandre rapidement dans plusieurs régions du pays.
Pour faire face à cette situation, Derrar a indiqué que plus de 2 millions de doses de vaccin ont été distribuées à travers le territoire national. Il précise également que le taux de vaccination est nettement plus élevé que l’an dernier. L’Institut a fixé un objectif stratégique : atteindre une couverture vaccinale de 75 % de la population à risque au cours des deux à trois prochaines années.
Le professeur Derrar a par ailleurs assuré que la situation épidémiologique du pays est stable et ne suscite pas d’inquiétude, même si certains virus, tels que la rougeole ou la diphtérie, ont récemment réapparu — des maladies qui ont tendance à refaire surface au niveau mondial depuis la pandémie de Covid-19.
Il a également souligné que l’expérience accumulée par l’Institut Pasteur dans la gestion de crises sanitaires variées a permis de renforcer les capacités du personnel médical et scientifique, notamment en matière d’anticipation et de réaction face à d’éventuelles menaces, comme l’émergence de nouveaux variants ou maladies.
Derrar a ajouté que l’Algérie a mobilisé toutes les ressources matérielles et humaines nécessaires pour développer un système local de production de médicaments. L’ouverture d’un laboratoire de biotechnologie est prévue début 2026, tandis qu’un autre centre devrait entrer en service en 2027. Ce dernier sera spécialisé dans la production de sérums biologiques, tels que les antirabiques, les antitétaniques et autres, avec la possibilité de les exporter. L’objectif est de positionner l’Algérie comme un acteur majeur dans le domaine des produits biologiques.
