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Alger ouvre la 12e édition de l’AIFF : émotion et hommage à Souilah pour une soirée inaugurale mémorable

La douzième édition du Festival international du film d’Alger (AIFF) a été officiellement lancée avant-hier au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi par la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda. Jusqu’au 10 décembre, la capitale accueillera cet événement cinématographique majeur, placé cette année sous le signe de l’ouverture et de la diversité, avec Cuba comme pays invité d’honneur.

La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités, dont le conseiller du président de la République chargé de la communication, Kamel Sidi Saïd, le président de l’Autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel, Amar Bendjedda, le directeur général de la Télévision algérienne, Mohamed Baghali, ainsi que l’ambassadeur de Cuba, Hector Igarza Cabrera. Diplomates, artistes et professionnels de l’image avaient eux aussi répondu présents.

Dans son intervention, la ministre a rappelé le rôle historique d’Alger comme espace de dialogue et de réflexion. Elle a souligné que « le cinéma demeure l’un des rares territoires où l’on peut contempler les destins humains et repenser notre rapport au monde », insistant sur l’importance d’un art capable de nourrir la pensée critique et de porter la pluralité des voix. Elle a également réaffirmé la volonté de l’Algérie de défendre et de promouvoir les arts qui permettent de transmettre une mémoire et une identité collective.

Le commissaire du festival, Mehdi Hatim Benaïssa, a, pour sa part, rappelé la résilience du 7e art, qui « a traversé les époques, les frontières et les conflits ». Pour lui, les cinéastes ont la responsabilité de raconter leurs histoires « avant qu’elles ne deviennent celles de quelqu’un d’autre ». L’ambassadeur de Cuba a salué la profondeur des liens entre Alger et La Havane, plaidant pour un renforcement de la coopération cinématographique entre les deux pays.


Un hommage bouleversant à Souilah et aux artistes disparus

Moment fort de cette soirée d’ouverture : l’hommage émouvant rendu aux figures du cinéma et de la scène disparues au cours de l’année, accompagné d’une composition inédite du maestro Khalil Baba Ahmed, Lan nansakoum. Le festival a honoré plusieurs artistes, dont le regretté comédien Mohamed Seghir Hadj Smaïn, la réalisatrice cubaine Lizette Vila, Biyouna, Salah Aougrout, ainsi que Souilah, qui a reçu une standing-ovation nourrie.

Très touché, le comédien n’a pu retenir son émotion face à un public qui l’a suivi dans ses rôles marquants, de Mal Wetni à Achour El Acher et Djemaï Family, et qui espère le revoir bientôt sur scène alors qu’il traverse une épreuve de santé. Une minute de silence a également été observée, à la demande de Rachid Benallel, président du jury technique, en mémoire de Biyouna et de Miloud Khatib.


Une programmation dense et un festival en expansion

Répartie sur plusieurs salles et espaces culturels d’Alger, cette 12e édition propose une sélection de 101 films, dont cinquante en compétition officielle – longs-métrages, courts et documentaires. Le programme hors compétition met à l’honneur six films cubains, huit œuvres palestiniennes, vingt-deux films algériens sous le label Panorama Algérie, dix titres issus du Sud global, ainsi qu’une section consacrée au cinéma scientifique et au savoir.

L’AIFF se renforce également sur le plan professionnel. Le nouveau AIFF Market, premier marché national du film, ambitionne de structurer l’industrie locale. Des ateliers, panels, masterclasses et un Ciné-Lab viennent compléter l’offre, tandis qu’Arezki Mellal animera un atelier dédié à l’écriture scénaristique.

Parmi les nouveautés figurent également un circuit cinématographique et touristique à travers Alger et le lancement d’une application mobile regroupant l’intégralité du programme.

Riche, ouverte et tournée vers l’avenir, cette édition du festival confirme l’ambition d’Alger de s’affirmer comme un carrefour culturel majeur et un lieu privilégié pour questionner le monde à travers le cinéma.

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