La Banque mondiale salue des « signaux encourageants » dans l’économie algérienne
La Banque mondiale (BM) confirme une nouvelle fois la solidité des fondamentaux économiques de l’Algérie. Dans son dernier rapport semestriel, l’institution internationale relève une amélioration notable de plusieurs indicateurs, laissant présager une dynamique de croissance plus vigoureuse et mieux diversifiée au cours des prochaines années.
Lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport intitulé « Répondre aux défis climatiques et soutenir le développement durable », l’économiste principal de la Banque mondiale pour l’Algérie, Daniel Prinz, a souligné deux éléments clés : la maîtrise de l’inflation et la performance continue des secteurs hors hydrocarbures. Ces avancées, selon lui, constituent des « signaux encourageants » susceptibles de soutenir une croissance « durable et diversifiée », à condition de poursuivre les réformes engagées.
Une croissance soutenue portée par les secteurs hors hydrocarbures
D’après les données du rapport, l’économie algérienne a maintenu un rythme solide en 2025, enregistrant une croissance de 4,1 % au premier semestre et une projection de 3,8 % pour l’ensemble de l’année.
Les secteurs hors hydrocarbures, véritables moteurs de cette dynamique, affichent une progression de 5,4 %, une performance qui compense largement le recul de la production pétrolière et gazière.
Cette tendance est alimentée par une consommation des ménages soutenue et une forte hausse de l’investissement, qui a atteint +13,9 % en glissement annuel au premier trimestre 2025. Une accélération que la Banque mondiale prévoit de voir se prolonger en 2026.
Des prévisions de croissance revues à la hausse
L’institution financière internationale a d’ailleurs revalorisé ses prévisions concernant l’Algérie. Alors qu’elle tablait sur une croissance de 3,2 % pour 2025 dans son rapport du premier trimestre, la BM a porté ce taux à 3,8 % dans sa publication d’octobre dernier, soit 0,6 point de plus.
Pour 2026, la révision est également positive : la croissance anticipée passe de 3,2 à 3,7 %, soutenue par la vigueur des secteurs non liés aux hydrocarbures et la stabilité macroéconomique.
Cette révision est justifiée par l’accélération de l’activité enregistrée au début de l’année 2025, avec une hausse de 4,5 % en glissement annuel.
Une inflation en constante décélération
Autre indicateur clé mis en avant : le recul continu de l’inflation. La Banque mondiale estime que le taux global devrait retomber à 2,8 % en 2025, contre 4 % en 2024, grâce à une meilleure régulation des prix et à une stabilité du taux de change.
Les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) confirment cette tendance. En octobre, l’inflation annuelle a poursuivi sa décélération, passant de 3,1 % en juillet à 2,7 % en août 2025. Calculé sur douze mois (septembre 2024 – août 2025), le rythme annuel s’est établi à 2,7 %, preuve d’une atténuation durable des pressions inflationnistes.
Cette évolution intervient alors que les autorités multiplient les mesures destinées à protéger le pouvoir d’achat et assurer la disponibilité des produits de première nécessité, notamment durant le mois de Ramadhan.
Des perspectives positives, mais conditionnées à la poursuite des réformes
Pour la Banque mondiale, les indicateurs sont clairs : croissance en hausse, inflation maîtrisée et diversification économique en cours. L’Algérie bénéficie aujourd’hui d’un environnement macroéconomique plus stable, jugé propice à une transformation structurelle de son économie.
Cependant, l’institution souligne que cette dynamique ne pourra se consolider que si les réformes économiques engagées se poursuivent, en particulier celles visant à renforcer la compétitivité, encourager l’investissement et accélérer la transition vers une économie moins dépendante des hydrocarbures.
