Une nouvelle usine de bus pour moderniser le transport collectif
L’Algérie et la Biélorussie franchissent une nouvelle étape dans leur coopération économique avec la signature, hier, de plusieurs accords, dont un projet phare : la création d’une usine de bus à Bouira. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale visant à renforcer l’intégration industrielle et à répondre à l’urgence du renouvellement du parc de transport collectif.
Le protocole de partenariat a été signé entre la Société algérienne de Fabrication de Véhicules utilitaires et industriels (SFVUI), affiliée au groupe Ferrovial, et le constructeur biélorusse Maz Minsk Automobile Plant. L’unité de production sera implantée sur le site d’Oued El-Berdi, dans la wilaya de Bouira. L’investissement, estimé à 4,7 milliards de dinars, ambitionne de produire environ 1 000 bus par an de différentes tailles et équipements, et de créer 612 emplois directs.
« Ce projet répond aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à renouveler en urgence le parc national de transport de voyageurs », a indiqué Samir Ardjoun, directeur de la communication et du marketing de la SFVUI. Le choix de Bouira comme site industriel s’inscrit dans une volonté de renforcer le tissu industriel local et de dynamiser l’économie régionale. Cette usine complète la stratégie nationale combinant importation immédiate de bus et production locale durable, décidée après l’accident tragique d’El-Harrach et l’annonce présidentielle de l’importation de 10 000 véhicules.
Une coopération industrielle et agricole élargie
Au-delà du secteur des bus, les échanges bilatéraux ont porté sur un partenariat industriel et agricole plus large. Le ministre algérien de l’Industrie, Yahia Bachir, et ses homologues biélorusses ont défini une feuille de route ambitieuse incluant le secteur des tracteurs et machines agricoles, avec le groupe public AGM, ainsi que des industries stratégiques comme les plastiques, la chimie, l’électroménager, la sidérurgie et le textile. Les autorités biélorusses ont souligné leur volonté de créer des unités de production communes et de transférer leur savoir-faire pour améliorer la productivité industrielle en Algérie.
Sur le plan agricole, les projets de coopération couvrent les filières lait et produits laitiers, céréales, viande et semences, dans l’objectif de renforcer la sécurité alimentaire nationale et de développer les filières locales.
Un mécanisme de suivi pour assurer la concrétisation des projets
Pour garantir que les intentions se traduisent en réalisations concrètes, les deux parties ont convenu de mettre en place un mécanisme de suivi conjoint, avec des évaluations périodiques des projets. La signature de cinq accords commerciaux et industriels, dont celui avec MAZ, constitue déjà une première concrétisation de cette dynamique.
En diversifiant ses partenariats stratégiques, l’Algérie mise sur le savoir-faire industriel biélorusse, héritage de l’expertise soviétique, pour accélérer son industrialisation et moderniser plusieurs secteurs clés de l’économie nationale.
