Disparition de Youssef Sari : l’Algérie orpheline d’un maître des arts plastiques
L’Algérie vient de perdre l’une de ses figures artistiques les plus marquantes. Le plasticien Youssef Sari, pionnier des arts plastiques et référence incontournable de la scène artistique nationale, s’est éteint lundi à Alger à l’âge de 80 ans, ont annoncé ses proches.
Né en 1945 dans la capitale, Youssef Sari a construit au fil des décennies une carrière singulière et féconde, marquée par une curiosité insatiable et une profonde polyvalence. Peintre, photographe, formateur, mais aussi sportif, scout et grand voyageur, il a multiplié les expériences et les engagements. Il a par ailleurs dirigé l’imprimerie familiale fondée par son grand-père, Badreddine Sari, un héritage qu’il a su perpétuer avec passion.
Son intérêt pour le dessin et la peinture s’affirme très tôt. De 1960 à 1970, il se forme au sein de l’Association des Beaux-Arts, aux côtés de Mustapha Belkahla, Aïcha Haddad ou encore Moussa Bourdine, des noms majeurs de la scène artistique algérienne. Il rejoint ensuite l’Union nationale des arts plastiques (UNAP) entre 1969 et 1975, ainsi que l’Union générale des plasticiens arabes, renforçant ainsi son ancrage dans les cercles professionnels.
Au cours de sa carrière, Youssef Sari participe à de nombreuses expositions et concours, tant en Algérie qu’à l’étranger, entre 1964 et 1976. Ces participations lui confèrent une reconnaissance durable et inscrivent son œuvre dans l’histoire contemporaine des arts plastiques en Algérie.
En octobre dernier, l’artiste avait été chaleureusement honoré lors d’une exposition au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs (Bastion 23), à Alger. Sa famille y avait présenté une sélection de ses œuvres majeures, témoignant de l’ampleur et de la diversité de son parcours artistique.
Avec la disparition de Youssef Sari, l’Algérie perd l’un de ses créateurs les plus emblématiques, dont l’œuvre continuera de faire rayonner la mémoire et l’exigence artistique qui ont guidé toute une vie.
