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34 % de la masse monétaire circule hors du cadre officiel : les sénateurs alertent et réclament des mesures urgentes

Le rapport préliminaire du projet de loi de finances 2026, élaboré par la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation, a mis en lumière une série d’interrogations et de préoccupations soulevées par les sénateurs lors de leur réunion avec le ministre des Finances, Abdelkarim Bouazghi.

Les membres de la commission ont insisté sur la nécessité de réduire le déficit du Trésor public et d’améliorer le niveau de vie des citoyens, dans un contexte marqué par la hausse des prix. Ils ont également demandé des clarifications sur les mécanismes permettant de traduire la croissance économique prévue en améliorations concrètes, susceptibles de répondre aux préoccupations quotidiennes des Algériens.

Soutien à l’investissement, fiscalité et lutte contre la sphère parallèle

Les sénateurs ont interrogé le ministre sur les moyens de renforcer l’investissement, de diversifier les sources de revenus et de soutenir les secteurs hors hydrocarbures — notamment l’agriculture, l’industrie et le tourisme. D’autres questions ont porté sur les prévisions budgétaires, la hausse attendue des recettes fiscales et la réalité de la mise en œuvre des programmes de développement locaux.

Un autre axe majeur des interventions a concerné la lutte contre le marché parallèle des devises, les moyens de relancer les projets en suspens, ainsi que la nécessité d’avancer dans la numérisation des secteurs économiques sensibles, en particulier les finances publiques.

Les membres du Conseil de la Nation ont aussi demandé à réexaminer le dossier d’importation des véhicules, notamment la possibilité d’autoriser l’importation de voitures de moins de 5 ans, tout en pointant la faiblesse de la collecte fiscale, les défis liés à l’emploi, et les besoins des 11 nouvelles wilayas.

Un tiers de la monnaie en circulation échappe au système financier

En réponse, le représentant du gouvernement a rappelé que l’endettement constitue un instrument financier normal utilisé par la majorité des États pour financer le déficit budgétaire. La question essentielle, selon lui, est la capacité de l’économie nationale à en supporter les niveaux.
Il a affirmé que l’économie algérienne est aujourd’hui capable d’y faire face, un constat partagé par les institutions financières internationales, notamment le FMI.

Le représentant du gouvernement a révélé un chiffre préoccupant : 34 % de la masse monétaire en circulation se trouve hors du circuit officiel, un facteur majeur de déséquilibre pour la régulation financière et de frein à la transparence économique.

Importations, numérisation et nouvelles wilayas

Concernant les frais de transport des marchandises importées, le ministre a précisé que la mesure en vigueur concerne les opérations réalisées jusqu’au 31 décembre 2025, dans l’objectif de simplifier les procédures, alors que les autres importations restent soumises aux circuits réglementaires habituels : financement bancaire, dossier de domiciliation et programme prévisionnel.

Il a également fait état d’avancées importantes dans la numérisation du secteur financier, affirmant que les travaux touchant les domaines des impôts, de la propriété de l’État, de la comptabilité publique et du budget sont en voie d’achèvement. L’ensemble des nouveaux services numériques devraient être dévoilés au début de l’année prochaine.

S’agissant du budget des 11 nouvelles wilayas, le gouvernement assure que ces territoires disposent déjà des moyens administratifs nécessaires, puisqu’ils fonctionnaient auparavant comme wilayas déléguées, et qu’ils sont désormais pleinement en mesure d’assurer les services publics à la population.

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