Budget 2026 : le ministère des Finances détaille l’utilisation de chaque dinar
Par : Darine.N
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a présenté devant les membres de l’Assemblée populaire nationale une explication précise de l’affectation des dépenses inscrites dans le budget 2026. Le budget global de l’État pour l’exercice en cours atteint 13 500 milliards de dinars, en hausse par rapport aux 12 700 milliards de dinars enregistrés en 2024 et 2025.
Assurer la liquidité et financer les nouvelles augmentations
Le ministre a affirmé que le budget dédié aux allocations de chômage couvre pleinement les augmentations décidées par le président Abdelmadjid Tebboune. Il a aussi évoqué la possibilité d’amender les lois organiques financières 15-18 afin de faciliter la gestion budgétaire en contexte économique mouvant.
Faid a indiqué que les dépenses totales pourraient atteindre 17 400 milliards de dinars en 2026, et 19 000 milliards de dinars en 2028, en raison de la dynamique inflationniste estimée entre 6,7 % et 6,9 %. Il a rappelé que malgré une pression budgétaire importante, la consommation publique reste maîtrisée, en particulier les dépenses de fonctionnement qui tendent vers 70 % du budget global.
Une nouvelle structure du budget : sept grandes catégories
Selon le ministre, la nouvelle architecture budgétaire comprend sept chapitres majeurs, dont les dépenses de fonctionnement, les investissements (4 070 milliards de dinars), et les paiements pour les dettes des institutions publiques et des projets en cours (75 % étant alloués aux programmes actuels).
Les transferts sociaux représentent la plus grande enveloppe : ils concernent 20 000 institutions publiques, pour un montant avoisinant 6 000 milliards de dinars. Cette somme vise notamment à renforcer les dispositifs sociaux, financer les subventions et couvrir les dépenses essentielles.
Réduction des dettes fiscales et nouveaux incitatifs pour les commerçants
Le projet de loi de finances prévoit également un ensemble de mesures pour relancer les anciennes dettes fiscales, améliorer la performance des services fiscaux et encourager les commerçants à régulariser leur situation grâce à des incitations nouvelles.
Il comprend aussi un mécanisme de transition vers la fiscalité numérique afin d’assurer un traitement fluide et transparent des dossiers fiscaux.
Mesures transversales : taxes, exonérations et soutien aux secteurs stratégiques
Le texte introduit plusieurs dispositions touchant différents secteurs :
- prolongation des exonérations douanières et fiscales liées à la stabilité des prix,
- réduction de certaines taxes dans le cadre de l’impôt global,
- coordination accrue entre fiscalité, wakf et avantages fiscaux ciblés,
- soutien aux startups, pépinières d’entreprises et jeunes entrepreneurs,
- encouragement de l’auto-entrepreneuriat et renforcement de l’emploi hors secteur public,
- développement des activités de pêche maritime et d’aquaculture.
Protection de l’environnement et transition énergétique
La loi prévoit cinq mesures destinées à protéger l’environnement et à promouvoir l’énergie verte, permettant à l’Algérie d’honorer ses engagements internationaux et d’augmenter les sources de financement public.
Réforme des avances du Trésor et nouvelle gestion de la dette
Le ministre est revenu sur le dispositif de préfinancement via les avances du Trésor (article 157), désormais limité à 10 % des recettes fiscales de l’année précédente. Cette règle pourrait être assouplie en période de crise, passant à 20 %, notamment grâce à l’intégration de la fiscalité pétrolière dans le même mécanisme.
Soutien au logement, encadrement des capitaux étrangers et lutte contre le blanchiment
Le projet prévoit :
- des mesures pour réduire les taux d’intérêt des logements destinés à la vente ou à la location,
- le renforcement du cadre juridique régissant les sociétés étrangères en Algérie,
- l’adaptation des règles anti-blanchiment aux normes internationales (GAFI),
- la simplification des procédures fiscales et douanières.
