Vers une reconnaissance internationale du chardonneret tellien comme patrimoine écologique algérien
Une initiative scientifique nationale majeure vient d’être lancée par l’Association ornithologique et environnementale de Constantine (AOEC), en partenariat avec l’Association pour la qualité de l’environnement et des oiseaux (AQEC). L’objectif : faire reconnaître officiellement le chardonneret local, connu sous le nom de Carduelis parva telliana, comme patrimoine écologique algérien authentique.
C’est ce qu’a annoncé le responsable du projet, Ryad Rahmoune, en marge du concours national de sélection de la lignée algérienne du chardonneret élégant, tenu à Constantine.
Selon Rahmoune, ce travail constitue la première tentative nationale de définir scientifiquement une sous-espèce propre aux biotopes telliens, sans remettre en cause les classifications internationales existantes. Il précise qu’il ne s’agit pas d’une reclassification improvisée, mais d’une démarche scientifique destinée à valoriser le patrimoine écologique local, longtemps décrit exclusivement à travers des sources étrangères, y compris pour les spécimens algériens conservés dans des collections hors du pays.
Le projet « Telliana » ambitionne ainsi de faire des données biologiques et écologiques algériennes une référence légitime dans les études internationales.
Une appellation enracinée dans le territoire
L’appellation « Telliana » renvoie directement à la région tellienne, zone typique du nord de l’Algérie, marquée par un climat méditerranéen, une végétation dense et un écosystème singulier. Ces conditions naturelles ont façonné les caractéristiques morphologiques, comportementales et écologiques du chardonneret local, faisant de lui bien plus qu’une simple variante : un véritable symbole du patrimoine naturel national.
Un modèle de classification adaptable et scientifique
Le projet, mené par Ryad Rahmoune, repose sur un standard de classification flexible intégrant plusieurs critères : écologie locale, phénotype, comportement, acoustique, données génétiques et observations de terrain. Ce modèle vise à préserver l’identité biologique du chardonneret algérien tout en restant conforme aux normes scientifiques internationales.
Le projet préliminaire a d’ailleurs été officiellement déposé auprès de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA), assurant sa protection en tant que création intellectuelle algérienne.
Un cadre pour une politique nationale de préservation
Au-delà de l’aspect scientifique, l’initiative aspire à fonder une politique nationale de conservation du chardonneret tellien. Elle inclut notamment la protection de ses habitats naturels, la promotion d’un élevage responsable, la création d’une base de données scientifique nationale et la coordination des efforts entre associations, chercheurs et acteurs de terrain.
L’objectif est de transformer l’intérêt croissant pour cet oiseau emblématique en un mouvement structuré de sauvegarde du patrimoine naturel algérien.
Rahmoune a enfin indiqué que le dossier sera prochainement soumis aux instances internationales via les autorités compétentes du ministère de tutelle, afin d’obtenir une reconnaissance officielle du chardonneret tellien en tant que patrimoine écologique national.
Une avancée qui constituerait une étape déterminante pour la valorisation de la biodiversité et du patrimoine naturel de l’Algérie.
