Les data centers, nouveau moteur de l’économie de la connaissance
Le ministre de l’Économie, de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a présenté jeudi devant la commission des affaires économiques de l’APN une feuille de route ambitieuse pour la transition de l’Algérie vers une économie fondée sur la connaissance. Lors de son intervention, il a qualifié les data centers de « nouveau baril de pétrole », soulignant leur rôle stratégique pour la souveraineté numérique du pays.
Pour le ministre, cette déclaration dépasse la simple métaphore : les centres de données ne sont pas seulement des infrastructures techniques, mais le socle de la gouvernance numérique, permettant un hébergement centralisé des données nationales et un accès unifié aux services publics. Ils constituent également l’environnement nécessaire au déploiement de technologies clés telles que l’intelligence artificielle et le Big Data.
Deux projets structurants illustrent déjà cette dynamique : le centre national de Mohammadia, réalisé à 80 %, et celui de Blida, à 50 % d’avancement, selon le Haut-commissariat à la numérisation. Une fois opérationnels, ces équipements renforceront les capacités de stockage, de traitement sécurisé et d’hébergement des plateformes numériques nationales.
La stratégie nationale de transition se déroule en trois phases. À court terme (2025-2026), l’objectif est d’intégrer l’économie de la connaissance dans tous les secteurs et entreprises, via des stratégies de numérisation et d’innovation mieux définies. La période 2027-2030 doit permettre un véritable décollage grâce à la mobilisation de financements, la création de nouvelles structures de recherche et d’innovation, et la production locale de solutions technologiques pour réduire les importations. Enfin, au-delà de 2030, l’Algérie vise la maturité : résilience des institutions scientifiques, contribution accrue de la recherche et de la numérisation à la croissance, et position régionale affirmée dans les secteurs stratégiques.
Pour encadrer cette transformation, une loi-cadre est en préparation, regroupant innovation, transfert de technologie, propriété intellectuelle, financement, formation et économie numérique. Elle prévoit également la création d’une agence nationale de l’innovation.
En qualifiant les data centers de « nouveau baril de pétrole », le ministre résume l’enjeu : l’économie de la connaissance devient un levier essentiel pour la souveraineté, la compétitivité et la place de l’Algérie dans l’économie mondiale.
