G20 : voici ce qu’a déclaré Emmanuel Macron sur l’Algérie lors du sommet de Johannesburg

Lors de la séance d’ouverture du sommet du G20 tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, le président français Emmanuel Macron est revenu longuement sur les relations franco-algériennes, affirmant sa volonté de « bâtir une relation apaisée et tournée vers l’avenir » avec l’Algérie.

Lors d’une conférence de presse, Macron a reconnu que plusieurs dossiers sensibles restent à régler, estimant que les deux pays « ne sont pas dans une situation satisfaisante » concernant des questions clés comme la sécurité, l’immigration ou encore la coopération économique. « Nous voulons des résultats », a-t-il insisté.

Selon des informations relayées par France 24, un entretien entre Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune était envisagé en marge du sommet. Toutefois, ce dernier n’a finalement pas fait le déplacement en Afrique du Sud. Le président français, de son côté, continue d’afficher sa détermination à mettre fin à la crise diplomatique entre Alger et Paris.

Macron a indiqué que la rencontre aura lieu « lorsque les préparatifs permettront d’obtenir des résultats concrets », dénonçant ceux, en France comme en Algérie, qui instrumentalisent les relations bilatérales pour des enjeux de politique interne. « Si on laisse ces acteurs fixer l’agenda, il n’y aura jamais de progrès », a-t-il averti.

Le chef de l’État français a assuré avoir constaté, ces dernières années, des avancées « réelles et pratiques », grâce à une méthode fondée sur « le respect et l’exigence ». « On n’obtient rarement des résultats en insultant son interlocuteur », a-t-il souligné, tout en appelant à une compréhension mutuelle des attentes de chacun.

Macron tend la main à Alger et critique l’extrême droite française

Plusieurs sources ont rapporté que Macron cherche clairement à rouvrir le dialogue avec Alger et à tourner la page des tensions récentes, en proposant une approche fondée sur un échange apaisé et la gestion constructive des dossiers en suspens. Il a également pointé du doigt l’extrême droite française, qu’il accuse d’exploiter les tensions extérieures « à des fins de division interne ».

À la veille du sommet du G20, des médias français ont confirmé que Macron s’était dit prêt à engager un dialogue « calme et sérieux » avec le président Tebboune, notamment au sujet de l’immigration, des questions sécuritaires et de la coopération économique.

« Je suis disponible pour tout échange sérieux et apaisé avec le président algérien », a-t-il déclaré le 18 novembre, ajoutant vouloir agir « avec respect » mais aussi « avec exigence », si les conditions permettent une avancée.

Des signes d’apaisement et un regain de contacts diplomatiques

Selon plusieurs analyses publiées en France, la crise entre les deux pays semble connaître un début d’accalmie, comme en témoigne l’intensification récente des échanges diplomatiques. Des observateurs n’excluent pas des mesures concrètes dans les semaines à venir pour ramener les relations à un niveau plus stable.

Dans ce contexte, la secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, s’est rendue à Alger le 20 novembre, une visite qualifiée par Paris de « première étape vers une phase de détente progressive ». Certains rapports évoquent même qu’elle prépare le terrain pour une visite du ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, attendue fin novembre ou début décembre.

D’autres responsables politiques français ont également plaidé ces derniers jours pour une reprise du dialogue dans un climat constructif. Nunez a mis en garde contre les « méthodes brutales » dans le traitement des dossiers avec Alger, tandis que le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a insisté sur le respect de la souveraineté algérienne comme condition à un véritable réchauffement. Il a, en outre, critiqué les partisans d’une ligne dure, qualifiant la libération de l’écrivain Kamel Daoud comme « une gifle » à leur encontre.