Annaba : un homme condamné pour liens présumés avec des groupes armés libyens

Par : Darine.N

Le tribunal criminel du district d’Annaba a prononcé, jeudi dernier, une peine de cinq ans de prison ferme à l’encontre d’un individu accusé d’adhésion, de recrutement et d’apologie de groupes armés opérant en Libye, à travers divers contenus publiés sur les réseaux sociaux.

Selon les services de sécurité, le suspect, âgé d’environ 40 ans, avait été arrêté quelques jours après son retour au pays. Les premiers éléments de l’enquête ont mis en évidence de fortes suspicions concernant son implication dans des activités liées à des milices armées libyennes.

Des déclarations contradictoires et une tentative de manipulation

Durant l’interrogatoire, l’accusé a affirmé avoir été victime d’enlèvement, de séquestration et de tentatives d’extorsion de la part de milices en Libye. Il a soutenu que son passeport avait été confisqué, et qu’il avait été contraint d’apparaître dans certaines vidéos et photos compromettantes.

Mais les enquêteurs ont relevé des contradictions majeures dans son récit. Les services techniques, sous la supervision du parquet, ont minutieusement analysé ses comptes sur les réseaux sociaux et ont retrouvé des contenus montrant le prévenu armé ou en compagnie de combattants armés, ce qui a contredit sa version des faits.

Des preuves numériques décisives

Les investigations ont permis de récupérer plusieurs images dans lesquelles le suspect pose avec une arme de type Kalachnikov, ou encore à côté d’un véhicule blindé entouré d’hommes armés. Ces éléments ont été considérés comme des preuves irréfutables de son lien avec les groupes en question.

Les autorités soulignent que les milices libyennes exploitent fréquemment les réseaux sociaux pour attirer des jeunes, en utilisant :

• des vidéos de propagande,
• des démonstrations de force,
• des promesses financières trompeuses,
• et une forte présence sur Facebook, TikTok et YouTube.

Recrutement numérique et fragilités sociales

Le rapport indique que ces groupes jouent sur les difficultés économiques et sociales des jeunes pour les attirer. Plusieurs méthodes ont été identifiées :

• persuasion via la propagande,
• promesses d’argent rapide,
• exploitation de la précarité,
• manipulation psychologique.

Les autorités rappellent que ces organisations profitent de l’instabilité régionale et des zones de conflit pour renforcer leurs réseaux.

Un rappel à la vigilance

L’affaire d’Annaba met une nouvelle fois en lumière l’importance des dispositifs de surveillance numérique et de lutte contre l’endoctrinement en ligne. Les autorités appellent les jeunes à la prudence, rappelant que les milices armées utilisent des stratégies sophistiquées pour recruter, influencer et exploiter.