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Sécurité hydrique : l’Algérie accélère le développement de ses méga-stations de dessalement

La wilaya de Mostaganem a officiellement lancé hier les travaux de construction de sa nouvelle usine de dessalement d’eau de mer, d’une capacité de 300.000 m³/jour, dans le cadre du programme national de sécurisation hydrique. Située sur le site de Sidi Ladjel, dans la commune d’El Khadra, cette infrastructure vise à approvisionner non seulement Mostaganem, mais aussi plusieurs régions intérieures touchées par la baisse des précipitations.

Le lancement a été marqué par la présence du PDG de Sonatrach, Noureddine Daoudi, et du wali de Mostaganem, Ahmed Boudouh. La réalisation de cette station, confiée à la filiale Sarpi de Sonatrach, met l’accent sur l’utilisation exclusive de compétences algériennes, favorisant le transfert de technologie et le renforcement du savoir-faire national.

Il s’agit de la deuxième des trois nouvelles méga-stations approuvées par le président Tebboune lors du Conseil des ministres du 19 octobre dernier, après Tlemcen, où les travaux ont débuté le 9 novembre 2025, et avant Chlef, dont le chantier reste en attente mais dont l’étude de l’avant-projet détaillé est avancée. La future station d’El Marsa, à Chlef, aura également une capacité de 300.000 m³/jour, renforçant la station existante de Mainis et portant la capacité totale de la wilaya à 500.000 m³/jour.

Ces projets s’inscrivent dans un programme national ambitieux de dessalement, qui a déjà permis la mise en service de cinq méga-stations dans les wilayas d’El Tarf, Béjaïa, Annaba, Boumerdès et Oran, portant la production nationale à près de 3,7 millions de m³/jour, soit la moitié des besoins hors nappes phréatiques. L’objectif à l’horizon 2030 est d’atteindre 5,6 millions de m³/jour, couvrant plus de 60 % des besoins nationaux en eau potable.

Dans ce cadre, la distribution de l’eau dessalée sera étendue de 150 km à 250 km depuis le littoral, afin d’alimenter directement les wilayas de l’intérieur et des Hauts-Plateaux, réduisant la pression sur les barrages et garantissant un approvisionnement plus équilibré. Cet investissement massif, évalué à environ 2,4 milliards de dollars pour la première phase, confirme la volonté des autorités de consolider durablement la filière du dessalement et d’assurer la souveraineté hydrique du pays face aux défis climatiques.

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