Gaza sous le feu : au moins 21 Palestiniens tués en une seule journée
GAZA – Hier, la violence a de nouveau frappé Gaza, où au moins 21 Palestiniens ont perdu la vie et plus de quatre-vingts ont été blessés lors d’une série de frappes aériennes menées par l’armée israélienne, selon les autorités sanitaires locales.
La première attaque a visé une voiture dans le quartier densément peuplé de Rimal, à Gaza-Ville, provoquant un incendie immédiat. Cinq personnes ont été tuées sur le coup, et il reste incertain si des passants ont également été touchés. Des dizaines de voisins se sont précipités pour tenter de sauver les victimes. Peu après, deux autres frappes ont frappé des habitations à Deir al-Balah et dans le camp de Nuseirat, faisant au moins dix morts supplémentaires. En fin de journée, un nouveau raid sur l’ouest de Gaza-Ville a coûté la vie à cinq personnes de plus, majoritairement des civils.
Des justifications contestées
Israël a présenté ces frappes comme une réponse à une « violation flagrante » de la trêve, affirmant qu’un « homme armé » aurait franchi une ligne dans le sud de l’enclave. Le Hamas a rejeté ces accusations, les qualifiant de « sans fondement » et d’« excuse pour tuer ». Le mouvement a rappelé son engagement envers l’accord de cessez-le-feu du 10 octobre et dénoncé les violations répétées de l’occupant, appelant la communauté internationale à intervenir pour préserver la trêve.
Une trêve fragile
L’accord du 10 octobre, qui avait mis fin à deux années de conflit ayant coûté la vie à plus de 69 700 Palestiniens, avait permis à des centaines de milliers de déplacés de retourner chez eux et d’accueillir une aide humanitaire partielle. Mais la violence n’a jamais cessé. Depuis six semaines, 316 Palestiniens ont été tués lors d’opérations présentées comme des « réponses » aux violations de la trêve. Le blocus aérien et maritime reste strict, les frontières sont fermées, l’aide humanitaire est filtrée et les colonies continuent leur expansion en Cisjordanie.
Une population sous pression
L’hiver arrive, et la population gazaouie, déjà frappée par deux années de conflit et de blocus, continue de faire face à la faim et à l’humiliation. Le Programme alimentaire mondial de l’ONU reconnaît que la situation alimentaire ne s’améliore que très lentement. Malgré l’arrivée de 40 000 tonnes d’aide, seulement 30 % des objectifs ont été atteints et plus d’un million de personnes restent sous-alimentées. Les prix des denrées de base explosent : un poulet peut coûter jusqu’à 25 dollars, inaccessible pour la majorité de la population.
Franz Löv, coordinateur d’urgence de Médecins sans frontières, avertit que si l’aide n’augmente pas rapidement, la population gazaouie sera confrontée à des conditions hivernales extrêmement difficiles.
Depuis le cessez-le-feu, le bilan des frappes s’élève à 316 morts, portant le total depuis octobre 2023 à plus de 70 000 Palestiniens tués. Ces chiffres témoignent de la gravité de la situation humanitaire et de la violence continue dans l’enclave, entre bombardements aériens, destructions de maisons et attaques de colons contre les agriculteurs.
