Sept troupes en compétition au Festival national du Théâtre amazigh à Batna
La ville de Batna s’apprête à accueillir, du 23 au 27 novembre, la 14e édition du Festival national du Théâtre amazigh, un événement qui mettra en lumière sept troupes venues de différentes régions du pays. Majoritairement issues d’associations, ces formations se produiront sur la scène du Théâtre régional Salah Lembarkia, entre spectacles, ateliers de formation et rencontres thématiques.
Quelques jours après avoir organisé un colloque national consacré au théâtre amateur amazigh (28 et 29 novembre), Batna renforce ainsi son rôle de capitale culturelle dans les Aurès. Placée sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, cette manifestation témoigne de la volonté des pouvoirs publics de soutenir la création en tamazight, une langue officielle dont la production scénique s’est enrichie ces dernières années, tout comme dans la chanson et le cinéma.
Les figures du théâtre amazigh en filigrane
L’édition fait écho aux réussites récentes du théâtre amazigh, parmi lesquelles la pièce « Agharavu nkayene » du Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou, consacrée l’an dernier au Festival national du théâtre professionnel à Alger. Plusieurs théâtres du pays — Batna, El Eulma, Béjaïa, Tizi-Ouzou — ont, eux aussi, multiplié les œuvres en tamazight destinées à tous les publics.
Mais pour cette édition, la participation des troupes professionnelles est en net recul. La seule exception reste le Théâtre régional d’Oum El Bouaghi, qui présentera « Bank Pro Max », une adaptation en chaoui d’une œuvre de Tchekhov, programmée en clôture. Cette troupe donnera également des représentations à Tizi-Ouzou et Béjaïa avant son passage à Batna.
Une compétition qui rassemble plusieurs régions
La sélection compte sept troupes, dont une venue de Touggourt.
Parmi les spectacles au programme :
- « Tafekka inukni » (Un corps pour nous) de l’association Tanekra d’Agouni Uferru (Tizi Ouzou), présenté le 24 novembre ;
- « Lwali nudrar » (Le saint de la montagne) de l’association Ibturen de Tizi Ouzou, inspiré d’un texte de Belaid Aït Ali ;
- « La Casa de poubelle », proposée par l’association du Théâtre de la jeunesse de Chorfa (Bouira).
Les troupes concourront pour six distinctions, dont le prix du jury, celui de la meilleure réalisation, ainsi que les prix d’interprétation masculine et féminine.
Rencontres, ateliers et défis du secteur
En parallèle des représentations, le commissaire du festival, Hamid Allaoui, annonce deux rencontres consacrées à la place du patrimoine dans le théâtre amazigh et à ses rapports avec le cinéma, ainsi que des ateliers autour de l’interprétation et de la scénographie.
Cependant, malgré une vitalité notable au sein des associations, le festival reflète une tendance préoccupante : la diminution du nombre de troupes professionnelles depuis la première édition en 2009. Certaines institutions, comme le Théâtre régional de Béjaïa, produisent très peu de nouvelles œuvres, signe d’un recul qu’il devient urgent d’enrayer.
