Musulmans de France : de nouvelles révélations mettent les Émirats arabes unis sous pression
Par : Darine.N
De nouveaux éléments viennent renforcer les accusations visant les Émirats arabes unis concernant des opérations de manipulation autour des musulmans de France, notamment via la commande de sondages d’opinion controversés.
Un sondage IFOP publié cette semaine — dont les résultats stigmatisent fortement la communauté musulmane — a déclenché une vague d’indignation. Très vite, des liens ont été établis entre l’organisme commanditaire et les autorités d’Abu Dhabi, comme l’avaient déjà révélé les enquêtes de Mediapart en 2023.
Ce sondage aurait été commandé par la revue Écran de Veille, un média appartenant à Global Watch Analysis. Les connexions entre cette plateforme et les services émiratis avaient été mises en évidence dès l’année dernière.
Une opération de manipulation ?
De nouvelles informations laissent désormais planer des doutes sur le véritable commanditaire de cette opération, avec des soupçons tournés vers des réseaux pro-israéliens. Les Émirats — qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 — sont à nouveau pointés du doigt.
Le député de gauche Thomas Portes a dénoncé le rôle de trois figures clés de Écran de Veille :
- Atmane Tazaghart, directeur,
- Nora Bussigny, consultante,
- Emmanuel Razavi, consultant, accusés depuis plusieurs semaines de mener une campagne visant à discréditer La France Insoumise tout en se présentant comme journalistes.
Une stratégie d’influence en France ?
« Pourquoi agissent-ils ainsi au sein d’une pseudo-revue devenue l’outil d’une stratégie d’influence des Émirats arabes unis en France ? », interroge le député sur X (anciennement Twitter).
Il accuse Écran de Veille de piloter une véritable opération anti-musulmans orchestrée par des personnalités liées à Abu Dhabi.
Musulmans de France : le CRIF au cœur d’une nouvelle polémique
Sur la même plateforme, la page Tribune Populaire a diffusé une vidéo dans laquelle le lobbyiste pro-israélien Didier Meïr Long affirme que le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) aurait sollicité la DGSI et plusieurs hauts responsables de la police pour procéder à un recensement des musulmans de France.
Selon lui, ces données auraient ensuite été transmises à des services de renseignement israéliens.
L’auteur du tweet s’interroge :
- « Dans quel but ? »
- « Comment un État étranger peut-il obtenir un recensement de citoyens français en fonction de leur origine ou de leur religion ? »
Une accusation qui relance le débat sur les ingérences étrangères et l’utilisation politique des questions identitaires en France.
