Gaza : MSF alerte sur l’insuffisance des aides humanitaires face à un hiver rigoureux
La situation à Gaza reste critique malgré le cessez-le-feu signé le 10 octobre dernier. Médecins sans frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme sur l’insuffisance des aides humanitaires et sur les risques liés à l’hiver pour les populations déplacées.
Franz Löv, coordinateur d’urgence de MSF à Gaza, a expliqué vendredi soir que l’aide humanitaire est encore très limitée et que, sans renforcement immédiat, les habitants de l’enclave pourraient subir des conditions hivernales particulièrement difficiles. « Oui, il y a un cessez-le-feu et la situation est meilleure, mais la douleur n’est pas terminée », a-t-il souligné, rappelant que de nombreux Palestiniens ont déjà perdu la vie à cause des violences.
Des frappes persistantes près de la « ligne jaune »
Selon Franz Löv, la majorité des incidents violents se produisent autour de la zone appelée « ligne jaune » à Khan Younès, au sud de Gaza, où l’armée israélienne maintient sa présence. Les habitants ignorent souvent l’emplacement exact de cette ligne. « Il y a deux jours, un hélicoptère a tiré très près de notre centre de santé à Al Mawasi. Nous ne savons pas où ils visaient exactement », a-t-il indiqué.
Une aide humanitaire quasi interrompue
Le coordinateur de MSF a précisé que l’aide humanitaire s’est presque arrêtée depuis le cessez-le-feu, avec aucune installation médicale fonctionnant à pleine capacité. Il a insisté sur la nécessité d’augmenter fortement l’aide médicale et humanitaire, afin de maintenir les infrastructures existantes et de fournir aux populations des abris suffisants pour se protéger de la pluie et du froid.
Des enfants toujours victimes de la violence
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, au moins 67 enfants ont été tués à Gaza, et des dizaines d’autres ont été blessés, soit une moyenne de près de deux morts par jour, selon l’UNICEF. La semaine dernière, une frappe aérienne à Khan Younès a tué une petite fille, et la veille, sept enfants ont péri dans des frappes similaires.
Ricardo Pires, porte-parole de l’UNICEF à Genève, a déclaré : « Chaque enfant tué avait une famille, un rêve, une vie interrompue par la violence continue. Il n’y a qu’une seule partie au conflit qui dispose de la puissance de feu nécessaire pour mener ces raids aériens ».
