Mois de la langue arabe : entre ambitions scientifiques et renouvellement pédagogique
Conférences, débats, ateliers et rencontres rythment cette nouvelle édition du Mois de la langue arabe, marquée par une volonté affirmée de consolider la place de l’arabe dans les domaines éducatif, scientifique et culturel. Depuis l’Université de Biskra, le président du Haut Conseil de la langue arabe (HCLA), Salah Belaïd, a officiellement lancé les activités, soulignant une édition particulière avec, pour la première fois, la remise du Prix du Président de la République pour la littérature et la langue arabe.
Une vision stratégique et durable
Au-delà de la dimension symbolique, le HCLA entend inscrire cette célébration dans une dynamique pérenne. Salah Belaïd a rappelé qu’il s’agit d’un projet global visant à renforcer la présence de l’arabe dans tous les espaces publics du savoir, tout en stimulant la créativité et l’innovation. Le programme prévoit une série de conférences, concours, ateliers et manifestations ouvertes à un large public.
Un programme riche et éclaté sur le territoire
La première semaine illustre la diversité des approches. Universités, centres culturels, bibliothèques et maisons de la culture consacrent des journées d’étude à des thématiques allant de l’enseignement de l’arabe à l’ère numérique à son rôle dans la recherche scientifique, en passant par la valorisation du patrimoine littéraire.
À Biskra, une thématique centrale – « La langue arabe en Algérie : de la culture coloniale au conflit identitaire et à l’équation de la renaissance » – propose une réflexion historique sur les rapports entre langue, identité et héritages coloniaux. L’objectif : comprendre les trajectoires ayant façonné l’usage de l’arabe dans l’Algérie contemporaine.
La langue arabe face aux mutations technologiques
Plusieurs universités mettent également en avant les défis technoscientifiques. À Constantine 2, une conférence se penchera sur les interactions entre critique littéraire arabe et sciences du langage, révélant l’intérêt croissant porté aux méthodologies modernes et aux cadres internationaux de la recherche.
À Batna, une rencontre sera consacrée aux transformations de l’arabe dans les environnements technologiques : impact des applications linguistiques, intégration de l’intelligence artificielle et enjeux de visibilité dans les espaces numériques dominés par l’anglais. La question de l’avenir de l’arabe dans un monde hyperconnecté sera au cœur des échanges.
Approche juridique, institutionnelle et création terminologique
À Khenchela, les débats prendront une dimension institutionnelle avec une conférence sur « Les orientations constitutionnelles en faveur de la protection de la langue arabe », analysant les dispositifs juridiques encadrant son usage dans l’administration, l’école et les médias, ainsi que leur mise en œuvre effective.
À Laghouat, les discussions porteront sur la création terminologique scientifique, enjeu majeur pour l’enseignement supérieur. Les spécialistes aborderont les difficultés de traduction des concepts techniques, la nécessité de méthodologies communes et les défis liés à la standardisation des néologismes, conditions essentielles pour faire de l’arabe une langue pleinement adaptée aux sciences modernes.
Défis pédagogiques et didactiques
L’Université de Jijel s’intéressera aux problématiques éducatives : méthodes d’enseignement, formation des enseignants, obstacles rencontrés par les apprenants dans un contexte multilingue et nouveaux comportements d’apprentissage. Autant de questions cruciales pour améliorer l’efficacité de l’enseignement de l’arabe à tous les niveaux.
