Sahara occidental : la commission Agriculture du Parlement européen rejette le nouvel accord commercial UE–Maroc
La Commission de l’agriculture du Parlement européen a opposé jeudi un refus catégorique au nouvel accord commercial conclu entre l’Union européenne et le Maroc portant sur l’importation de produits issus du Sahara occidental, territoire considéré par l’ONU comme non autonome et majoritairement sous occupation marocaine. Selon plusieurs médias espagnols, de nombreux eurodéputés ont qualifié ce texte de « honteux » et dénoncé une manœuvre visant à contourner les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).
Ce vote intervient alors que la Commission européenne a proposé une révision des règles d’étiquetage pour les produits provenant de pays tiers, incluant ceux issus du Sahara occidental. Une démarche perçue comme incompatible avec les décisions rendues le 4 octobre 2024 par la CJUE, qui a rappelé la distinction juridique claire entre le Maroc et le Sahara occidental et réaffirmé que tout accord englobant ce territoire exige l’accord préalable du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario.
Au sein de la commission parlementaire, les critiques ont été vives et transpartisanes. Plusieurs élus ont accusé l’exécutif européen de céder aux pressions diplomatiques marocaines, de mépriser le droit international et même d’agir comme « le service commercial du Maroc ».
L’eurodéputé Herbert Dorfmann s’est dit stupéfait par une initiative qu’il estime en contradiction flagrante avec la jurisprudence européenne. De son côté, Thomas Waitz a dénoncé un « contournement délibéré du droit international » et a exhorté l’Union européenne à appliquer uniformément ses principes et engagements.
Face à la montée des critiques, le président de la Commission de l’agriculture, Daniel Buda, a réclamé à la Commission européenne des explications juridiques détaillées et rapides.
Le Front Polisario, pour sa part, a réitéré son rejet absolu du nouvel accord et assuré qu’il poursuivrait son combat sur le terrain judiciaire afin de défendre les droits souverains du peuple sahraoui.
