Asthme et allergies en Algérie : entre prévalence élevée et prévention indispensable
Entre 3,5 et 4,5 % de la population algérienne est asthmatique, selon le Pr Habib Douagui, président de la Société Algérienne d’Allergologie et d’Immunologie Clinique (SAAIC). Chez l’enfant, la prévalence est encore plus élevée, avec 8 % des enfants touchés, faisant de l’asthme la maladie chronique la plus fréquente dans cette tranche d’âge. La rhinite allergique arrive en deuxième position, affectant environ 25 % de la population, tandis que l’asthme bronchique reste l’une des pathologies respiratoires les plus courantes.
Le Pr Douagui a rappelé, lors du 18e congrès national de formation médicale continue de la SAAIC organisé à Tizi Ouzou, que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prévoit qu’en 2050, un individu sur deux dans le monde sera allergique. La prévention, notamment la lutte contre le tabagisme, est essentielle car le tabac aggrave l’inflammation et les complications allergiques.
Autres allergies préoccupantes
Outre l’asthme et la rhinite, les allergies médicamenteuses, alimentaires et professionnelles constituent un enjeu sanitaire majeur. Les médicaments comme l’aspirine, la pénicilline ou certains anesthésiques peuvent provoquer des réactions graves si elles ne sont pas dépistées. Les allergies alimentaires touchent surtout les fruits de mer et l’arachide, cette dernière étant particulièrement dangereuse chez l’enfant.
Le congrès a réuni plus de 30 spécialistes, dont deux venus de France, pour discuter de la prévention, du diagnostic, du traitement et de la recherche sur les maladies allergiques, incluant huit ateliers pratiques destinés aux médecins généralistes et spécialistes.
Vers des structures spécialisées en altitude
Le Pr Douagui a également souligné la nécessité de créer des structures spécialisées en altitude, rappelant que les acariens — un facteur majeur d’allergies — ne vivent pas au-dessus de 800 mètres. Ces maisons d’altitude pourraient accueillir les asthmatiques et les insuffisants respiratoires chroniques, notamment dans les monts de Chréa, Tikjda et à Tessala (Sidi Bel Abbès), afin de profiter de conditions climatiques favorables à la santé respiratoire.
