Sahara occidental : 38 041 crimes documentés contre les civils sahraouis en 50 ans
Un nouveau rapport du Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis (Codesa) révèle l’ampleur des violations des droits humains commises par l’occupation marocaine au Sahara occidental au cours des cinquante dernières années. Selon l’étude, couvrant la période du 31 octobre 1975 au 31 octobre 2025, 38 041 crimes ont été recensés, touchant divers aspects de la vie civile et politique des Sahraouis.
Parmi les infractions documentées figurent 317 exécutions extrajudiciaires, 13 peines capitales appliquées, 390 enlèvements de longue durée, 4 565 détentions de courte durée, 1 242 arrestations politiques et 8 100 déplacements forcés de jeunes Sahraouis. Le rapport dénonce également 636 victimes de mines antipersonnel, 9 806 perquisitions et destructions de biens, ainsi que la privation de droits fondamentaux tels que la liberté de circulation et l’accès aux observateurs étrangers.
Trois phases d’occupation
Le rapport adopte une approche chronologique et distingue trois phases de l’occupation marocaine :
- 1975-2007 : période d’invasion militaire et d’annexion, avec 14 273 violations des droits humains.
- 2007-2020 : maintien de l’occupation avec des crimes systématiques et des sanctions collectives, totalisant 22 293 infractions.
- 2020-2025 : reprise des hostilités après la violation du cessez-le-feu par le Maroc, entraînant 1 475 crimes supplémentaires, notamment des bombardements ciblant des civils.
Un constat accablant malgré la présence de la MINURSO
Le rapport souligne que ces violations se poursuivent malgré la présence de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), active depuis 1991. Codesa dénonce l’incapacité du système onusien à faire respecter les résolutions internationales et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Discrimination et souffrances persistantes
L’étude met également en évidence la torture, les mauvais traitements et les détentions arbitraires dans les prisons marocaines, la confiscation des droits économiques, sociaux et culturels des Sahraouis, ainsi que le pillage des ressources naturelles en collaboration avec des entreprises étrangères. Les risques liés aux mines antipersonnel et aux bombardements affectent durablement la population et l’environnement.
Le rapport appelle la communauté internationale à renforcer la pression pour protéger les droits fondamentaux des Sahraouis et à garantir la mise en œuvre des résolutions de l’ONU.
