« La résolution du Conseil de sécurité a préservé toutes les constantes de la position sur la question du Sahara occidental »
Par : Darine.N
L’Algérie a réaffirmé sa disposition à soutenir toute initiative de médiation entre les deux parties du conflit au Sahara occidental, à condition que cette initiative soit conforme à plusieurs principes fondamentaux.
Selon les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, ces principes reposent sur l’inscription stricte de toute initiative dans le cadre onusien, sur le respect du processus de règlement juste et définitif, et sur l’appui exclusif à ce qui est prévu par les résolutions du Conseil de sécurité, notamment la dernière résolution 2797.
Le ministre a insisté sur le fait que l’Algérie continue d’aborder la question du Sahara occidental sur la base que ce dossier n’a pas encore été tranché, et demeure « inscrit à l’ordre du jour de l’ONU », que ce soit au sein de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou du Comité spécial chargé de la décolonisation.
Attaf a également souligné que la résolution du Conseil de sécurité n’a reconnu aucune souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et ne s’est pas prononcée sur la nature définitive des discussions. Il a précisé que cette résolution n’a ni défini ni convenu d’une solution entre les deux parties, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario.
Selon le ministre, cette nouvelle résolution a conservé toutes les constantes liées à la question du Sahara occidental. Ces constantes se déclinent comme suit :
1. Le cadre onusien du processus politique demeure inchangé
Le règlement politique du conflit reste sous la supervision des Nations unies. Le processus ne doit en aucun cas sortir de ce cadre, comme le réaffirme clairement la résolution à travers la majorité de ses paragraphes, notamment les paragraphes introductifs et opérationnels.
2. Nécessité de négociations directes entre les deux parties
La résolution rappelle explicitement que les négociations doivent se dérouler directement entre les deux protagonistes : le Maroc et le Front Polisario. Plusieurs passages du texte, particulièrement le paragraphe 3, confirment cette exigence.
3. Accord obligatoire entre les deux parties sur la forme de la solution finale
La résolution insiste sur la nécessité d’un accord conjoint entre le Maroc et le Front Polisario concernant la forme définitive du règlement. Ce point est réaffirmé dans de nombreux paragraphes de la résolution, incluant les paragraphes introductifs et opérationnels, notamment le paragraphe 3.
4. Caractère indispensable du droit à l’autodétermination
Le ministre a rappelé que toute solution finale doit impérativement permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. Deux passages du texte, dans les paragraphes introductifs et opérationnels (en particulier le paragraphe 3), insistent clairement sur ce principe énoncé par la légalité internationale.
Les acquis essentiels de la résolution
Attaf a poursuivi en évoquant trois acquis majeurs contenus dans la résolution 2797 :
1. Le renouvellement du mandat de la MINURSO pour un an.
Ce renouvellement confirme la mission centrale de l’ONU dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
2. La fin de la référence exclusive à la proposition marocaine d’autonomie.
Selon Attaf, la résolution met fin à ce traitement exclusif et ouvre de nouveau la porte à des négociations réellement bilatérales, laissant au Front Polisario un espace plus large pour présenter ses propositions.
3. La précision de la nature des efforts à consentir.
La résolution affirme que les efforts à fournir par les deux parties doivent découler de la résolution elle-même, et non être dictés par une seule partie. Cela implique notamment la reconnaissance que l’initiative marocaine ne peut constituer l’unique base du processus.
