Le taux de remplissage des barrages en baisse, le pays mise sur la désalinisation pour sécuriser l’eau
La situation hydrique en Algérie demeure préoccupante, avec un taux de remplissage des barrages de 32 %, soit une baisse de 3 points par rapport à la même période de l’an dernier (35,3 %), a indiqué mardi Abdelaziz Largoum, directeur des études au ministère de l’Hydraulique, lors de l’émission Chourouk Morning.
Selon le responsable, cette variation est fortement inégale selon les régions : l’est du pays affiche le taux le plus élevé avec 29 %, tandis que l’Ouest et le Centre, notamment la wilaya de Chlef, présentent des niveaux très faibles, compris entre 9 et 11 %. Cette tendance à la baisse s’observe depuis 2019, en raison de la diminution des précipitations et des effets du changement climatique sur les ressources en eau de surface.
La désalinisation comme solution stratégique
Pour faire face à ce déficit, l’Algérie mise sur le développement des stations de dessalement d’eau de mer, réparties de l’Est à l’Ouest du pays, visant à couvrir 60 % des besoins en eau potable.
Dans le cadre du premier programme national de dessalement, cinq stations majeures ont été mises en service cette année à Tarf (Kadiat Derarouche), Boumerdès (Cap Djinet), Tipaza (Fouka), Oran (Ras El Aïd) et Béjaïa (Tigermet-Touga), chacune ayant une capacité de 300 000 m³ par jour, portant à 19 le nombre total de stations opérationnelles en Algérie.
Le programme complémentaire national, actuellement en cours, prévoit la construction de six nouvelles stations dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Chlef, Tizi Ouzou, Jijel et Skikda, avec la même capacité de production quotidienne. Ces infrastructures permettront d’ajouter 1,8 million de m³ par jour, portant la production nationale à plus de 5,5 millions de m³ par jour d’ici à 2030, renforçant ainsi la résilience du pays face aux défis climatiques croissants.
Grâce à ces efforts, l’Algérie se positionnera comme le premier pays d’Afrique et le deuxième dans le monde arabe après l’Arabie Saoudite en termes de capacité de dessalement, avec une production totale estimée à 3,7 millions de m³ par jour.
