Automobile en Algérie : l’intégration locale, défi majeur pour 2026
Le taux d’intégration locale s’impose comme le principal enjeu du secteur automobile en Algérie, alors que le pays cherche à relancer cette industrie sur des bases solides avec le soutien des pouvoirs publics.
Le gouvernement insiste sur le respect du cahier des charges et des objectifs d’intégration définis, tandis que les constructeurs, et notamment Fiat Algérie — seule marque ayant concrétisé une production locale — s’attellent à atteindre ces ambitions.
Ce thème a dominé les échanges lors du salon de la sous-traitance Algest, ouvert hier à Alger. Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a souligné l’importance de la sous-traitance pour parvenir « à un modèle de production véritablement intégré ».
« Les partenaires en activité et ceux que nous prévoyons de ramener évitent la question de l’intégration. Il faut savoir ce que l’on peut produire localement », a déclaré le ministre. Il a également invité les acteurs du secteur à collaborer avec la direction de l’industrie mécanique pour recenser les pièces de rechange produites localement, même si elles ne disposent pas encore de certification ou d’homologation.
« Nous devons travailler avec les producteurs locaux pour obtenir la certification et l’homologation afin d’inciter les partenaires à utiliser ces pièces », a ajouté Yahia Bachir. Selon lui, le taux d’intégration actuel reste « faible », mais l’objectif est ambitieux : atteindre 30 % dans les premières années, puis progresser jusqu’à 60 %.
Fiat Algérie mise sur 30 % d’intégration d’ici à 2026
Dans le même cadre, Raoui Badji, président du Conseil d’administration de Stellantis Algérie, a présenté les objectifs de l’usine Fiat de Tafraoui, à Oran. « La visite du ministre a été l’occasion de montrer l’état d’avancement de la sous-traitance à l’usine. Notre objectif est d’atteindre 30 % de taux d’intégration locale en 2026 », a-t-il déclaré.
Pour le nouveau modèle Grande Panda, dont la production en CKD (Complete Knock Down) va bientôt démarrer à Tafraoui, Fiat table sur un taux d’intégration locale de 20 %. Depuis le lancement de l’usine fin 2023, plus de 60 000 véhicules ont été produits.
Les ambitions pour l’avenir sont élevées. « En 2026, nous visons la production de 90 000 véhicules », a précisé Raoui Badji. Selon une source au sein de Fiat Algérie, la production pourrait dépasser 60 000 unités d’ici à la fin de l’année. À titre de comparaison, 17 000 véhicules avaient été produits en 2024.
Cette montée en puissance de la production et l’accent mis sur le taux d’intégration locale témoignent de la volonté des autorités et des constructeurs de structurer un secteur automobile durable, capable de soutenir l’économie nationale et de développer la sous-traitance locale.
