Skikda : lourdes condamnations dans l’affaire de l’assassinat de l’ex-maire de la commune du Samedi
La Cour d’appel criminelle de Skikda a rendu, tard dans la soirée de dimanche, son verdict dans l’affaire de l’assassinat de Me Jamal Eddine Chaoui, ancien maire de la commune du Samedi et avocat âgé de 33 ans. Une affaire qui avait profondément choqué l’opinion publique depuis la découverte du corps de la victime en janvier 2023.
Peine capitale pour le principal accusé
Le principal mis en cause, B.A.R., un ex-militaire radié de l’Armée nationale populaire, a été reconnu coupable de multiples chefs d’inculpation :
- enlèvement par ruse,
- séquestration illégale,
- création d’un groupe criminel,
- homicide volontaire avec préméditation,
- vol qualifié avec violence,
- utilisation d’un véhicule pour faciliter le crime et la fuite,
- incendie volontaire d’un véhicule appartenant à autrui.
Pour l’ensemble de ces faits, la cour a prononcé contre lui la peine de mort.
Dix ans de prison pour deux complices
Les accusés H.Kh. et Ch.M. ont, quant à eux, été condamnés à dix ans de réclusion pour :
- non-dénonciation d’un crime,
- participation à la formation d’un groupe criminel,
- complicité dans un vol qualifié commis de nuit et en réunion,
- utilisation d’un véhicule pour faciliter la fuite.
Sept ans de prison pour deux autres prévenus
Les accusés A.M. et A.R. ont été condamnés à sept ans de prison pour :
- constitution d’une association de malfaiteurs,
- complicité dans un vol qualifié,
- détention illégale d’armes à feu et de munitions (catégorie 4),
- complicité dans l’enlèvement et la séquestration,
- complicité dans un homicide volontaire avec préméditation.
Cinq ans de prison pour non-dénonciation
Deux autres prévenus ont écopé chacun de cinq ans d’emprisonnement pour :
- non-signalement d’un crime,
- participation à une association de malfaiteurs,
- complicité dans un vol qualifié commis de nuit et en réunion.
Une disparition suivie d’une macabre découvert
L’affaire remonte au 30 janvier 2023. Après plusieurs jours de disparition, le corps de Me Chaoui avait été retrouvé enterré dans une zone isolée du village de Toumiat, près de la localité de El Birekou, commune de El Harrouch. La victime avait été tuée d’une balle dans la tête.
Le jeune avocat avait quitté son domicile à la hâte après la prière du maghreb, assurant à sa mère qu’il reviendrait rapidement après avoir récupéré des documents de son cabinet dans la perspective d’une audience prévue le lendemain à Tamanlouce.
Il ne reviendra jamais.
Tentative d’effacer les traces du crime
Durant les recherches, la voiture du défunt avait été retrouvée incendiée sur la RN 131, à Constantine. Selon l’enquête, les auteurs avaient d’abord tenté de la vendre à Batna pour 1 million de dinars, avant de renoncer en raison d’un désaccord sur la modalité de paiement. Craignant d’être démasqués après la diffusion de la photo du véhicule sur les réseaux sociaux, ils avaient alors décidé de la brûler pour effacer toute preuve.
Des positions contradictoires lors du procès
Lors de l’audience, l’ensemble des accusés ont nié toute implication.
Le ministère public a néanmoins décrit une affaire d’une extrême gravité, affirmant que les éléments du dossier et les interrogatoires révélaient des preuves concordantes démontrant la participation de chacun à la planification et à l’exécution du crime.
La défense des accusés a plaidé l’absence de preuves matérielles et demandé l’acquittement ou, à défaut, l’indulgence.
La famille du défunt réclame justice
Les avocats de la partie civile ont insisté sur la personnalité exemplaire de la victime, un jeune responsable engagé dans la modernisation de sa commune, notamment à travers la lutte contre les constructions anarchiques.
Selon eux, la jalousie, des règlements de compte et la convoitise seraient à l’origine du meurtre prémédité.
