Sahara occidental : le référendum, seul garant du droit à l’autodétermination
Oubi Bouchraya Bachir, conseiller spécial du président de la République sahraouie, Brahim Ghali, et expert en droit international, a réaffirmé que seul un référendum peut garantir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Dans une interview à la BBC, il a souligné que « le référendum reste l’option valable et permanente, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », qui affirment le droit du peuple sahraoui à déterminer librement le statut final de son territoire dans le cadre du processus de décolonisation. En réponse aux déclarations du représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, qui affirmait que « le référendum a été enterré et dépassé », Oubi Bouchraya Bachir a répliqué : « Ce qui est réellement obsolète, c’est la proposition marocaine ».
L’autodétermination, un droit inaliénable
L’expert espagnol en droit international Juan Sorreta rappelle, dans un article publié par El Independiente, que la décolonisation du Sahara occidental ne peut être réalisée que par un référendum libre et équitable, permettant au peuple sahraoui de décider de son avenir. « Aucun plan, accord ou résolution ne peut se substituer au droit du peuple sahraoui de déterminer son destin », écrit-il, précisant que toute autre initiative relève du domaine politique et non du droit.
L’autonomie marocaine : une intégration déguisée
Selon Juan Sorreta, le plan marocain de 2007, présenté comme un projet d’« autonomie », constitue en réalité une forme d’intégration qui ne permet pas au peuple sahraoui de choisir son avenir, en violation du droit international. Le refus de la tenue du référendum relève uniquement de considérations politiques, le Maroc ayant affirmé qu’il n’accepterait jamais ce processus par crainte d’un résultat défavorable.
Le recensement réalisé depuis 2000 par la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), accepté par les deux parties, confirme la faisabilité technique du référendum, selon l’expert. La récente résolution 2797 du Conseil de sécurité n’altère pas le droit à l’autodétermination ni ne confère de souveraineté au Maroc.
L’Espagne sommée d’honorer ses obligations historiques
Lors d’une visite à Lanzarote, Aminatou Haidar, militante sahraouie et présidente de l’Organe sahraoui contre l’occupation marocaine, a appelé l’Espagne à respecter ses obligations juridiques et historiques : « Elle doit garantir l’achèvement du processus de décolonisation et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et ne peut plus normaliser un discours légitimant l’occupation ».
« Nous ne demandons ni faveur ni concession politique, mais le respect du droit international », a affirmé Aminatou Haidar, prix Right Livelihood, également surnommée la « Gandhi du Sahara occidental ».
