Farid Bouyahia : retour aux origines avec À la source
Le journaliste et écrivain Farid Bouyahia signe un nouvel ouvrage intitulé À la source, publié aux éditions El Qobia. Avec ce second livre, notre confrère d’El Moudjahid invite le lecteur à un voyage dans le temps, au cœur de la mémoire et des origines, entre réalité et fiction poétique.
Rencontré au Salon international du livre d’Alger (SILA), l’auteur revient sur la Genèse de cette œuvre intimiste, façonnée par les souvenirs d’enfance et les figures marquantes de sa vie.
« À la source est d’abord un clin d’œil à mon métier de journaliste, car nous travaillons avec des sources d’information. Mais ici, il s’agit d’une autre source : celle qui m’a donné la vie, celle de mes origines », confie-t-il.
Un récit entre mémoire et transmission
Ni tout à fait roman ni simple récit autobiographique, À la source se présente comme une mosaïque de fragments de vie, inspirés d’histoires réelles et réinventées avec sensibilité. L’auteur y dresse le portrait d’une petite région et de ses habitants – hommes et femmes ordinaires, parmi lesquels ses propres parents – tout en esquissant un hommage vibrant à son enfance.
Le fil conducteur du livre repose sur un dialogue symbolique entre un père et son fils. À travers cette conversation intergénérationnelle, Bouyahia explore la mémoire, la transmission et la quête de sens.
« Le père raconte à son fils ses souvenirs, non pas par nostalgie, mais pour lui faire comprendre que l’avenir ne se construit pas sans racines. Il faut aller de l’avant, certes, mais sans renier les valeurs fondamentales qui font notre identité », explique-t-il.
Pour l’auteur, la mémoire constitue l’essence même de l’humanité :
« Sans mémoire, nous ne sommes que des machines ; sans attache, nous sommes perdus, même si nous possédons tout. »
Entre réalité, fiction et hommage
À travers plusieurs récits courts, l’écrivain rend hommage à toutes celles et ceux qui ont marqué son existence. L’ouvrage se clôt sur une nouvelle intitulée Nna Djidji l’Allemande, dédiée aux femmes étrangères ayant choisi de vivre en Algérie, « par amour pour le pays et pour leurs maris ».
Quand le journaliste cède la plume à l’écrivain
S’il est avant tout journaliste, Farid Bouyahia confie que l’écriture de ce livre lui a permis de sortir du cadre rigoureux de sa profession :
« Pour écrire, j’ai dû quitter ma coquille de journaliste et laisser parler mon inspiration littéraire. Mais le journalisme reste un repère : il m’aide à canaliser mon écriture, à rester clair et précis. »
Avec À la source, Farid Bouyahia signe une œuvre à la fois personnelle et universelle, où la mémoire devient un refuge, un pont entre les générations et un appel à préserver les valeurs qui forgent notre humanité.
