La pistache, un potentiel agricole et économique à exploiter en Algérie
La culture de la pistache suscite un intérêt croissant en Algérie, tant pour ses perspectives économiques que pour son rôle environnemental. Lors d’un colloque organisé hier à l’Université de Sidi Bel-Abbès, experts, techniciens, agriculteurs et investisseurs se sont réunis pour débattre des enjeux et des opportunités liés à cette filière.
Intitulé « Les startups et les perspectives de développement et de valorisation de la culture de la pistache en Algérie : le cas de Sidi Bel-Abbès », l’événement a permis de couvrir l’ensemble de la chaîne de production, du choix des variétés à la plantation, l’entretien, la transformation industrielle et la commercialisation. Les participants ont assisté à une présentation sur l’évolution de la culture de la pistache en Algérie et à ses perspectives de développement, ainsi qu’au lancement d’une première opération de plantation au sein de l’Institut des sciences agronomiques. Une exposition de startups spécialisées dans le domaine agricole a également été organisée.
Le recteur de l’université Djilali Lyabès a profité de cette occasion pour encourager les étudiants à s’impliquer dans l’innovation et la création de startups, notamment dans le secteur de l’agriculture intelligente, considéré comme un levier stratégique pour la sécurité alimentaire du pays. Selon Bouziani Merahi, ces rencontres permettent de renforcer la coopération entre les différents acteurs et de valoriser une filière porteuse d’investissements, de durabilité environnementale et de perspectives d’exportation, tout en contribuant à l’augmentation des revenus locaux.
Une culture adaptée aux zones steppiques, mais exigeante :
Cependant, certains experts appellent à la prudence. Akli Moussouni rappelle que le pistachier, bien que résilient et peu gourmand en eau, nécessite un suivi attentif les premières années et que les premières récoltes n’interviennent qu’au bout de 7 à 8 ans. Plusieurs expériences ont échoué en raison de l’idée reçue selon laquelle l’arbre se développe sans soins particuliers.
Aujourd’hui, la culture de la pistache se concentre surtout dans les zones steppiques, permettant de valoriser les terres arides et semi-arides grâce à un sol bien drainé, une exposition ensoleillée et une irrigation modérée, surtout durant les premières années. L’État algérien a lancé plusieurs programmes pour soutenir cette culture et encourager les agriculteurs, dans l’espoir d’augmenter la production nationale, qui reste encore insuffisante pour répondre aux besoins du marché intérieur.
La pistache apparaît donc comme une culture stratégique à double vocation : économique et environnementale, offrant des perspectives prometteuses pour l’Algérie si elle est accompagnée d’un encadrement technique rigoureux et d’un suivi attentif des plantations.
