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Transactions électroniques : l’Algérie renforce la sécurité de son économie numérique

L’Algérie franchit une étape majeure dans la sécurisation des transactions électroniques, renforçant ainsi la confiance dans son économie numérique. Le Conseil des ministres a récemment adopté un projet de loi établissant les règles générales relatives aux services de confiance pour les transactions et l’identification électroniques. Ce texte constitue le socle juridique des échanges en ligne et vise à consolider la légitimité et la sécurité des paiements dématérialisés, encore freinés par la méfiance.

Pour Boubakr Belloul, chef de division au GIE Monétique, « ce projet de loi vient consolider l’ensemble des dispositifs de sécurité dans les transactions électroniques ». Selon lui, le texte définit les mécanismes garantissant la sécurité juridique, technique et opérationnelle, notamment pour la signature électronique, l’authentification, la livraison sécurisée ainsi que les services de certification et de validation.

En pratique, cette loi offrira un cadre clair pour toutes les transactions numériques, depuis les achats en ligne jusqu’à la signature de contrats, en assurant l’authenticité des parties et l’intégrité des données échangées. Depuis 2018, le GIE Monétique avait déjà initié des référentiels de sécurité intégrant la confidentialité, l’authentification des acteurs et le chiffrement des données, dans le but de sécuriser le processus de paiement de bout en bout.

« Chaque transaction est accompagnée d’une vérification stricte de l’identité de l’utilisateur, d’une traçabilité et d’une journalisation », précise M. Belloul, soulignant que ces mesures renforcent la confiance des utilisateurs.

Les chiffres récents confirment une adoption croissante des paiements électroniques. Les transactions via TPE (terminaux de paiement électronique) ont connu une progression de plus de 100% au cours des deux derniers mois, tandis que les paiements en ligne enregistrent une évolution constante. Jusqu’en septembre 2025, 21 millions de cartes de paiement électronique sont actives, dont 80% sont des cartes Edahabia d’Algérie Poste, utilisées chaque mois par près de 18 millions d’Algériens, soit un taux d’utilisation proche de 80%.

Malgré cette dynamique positive, des défis subsistent. Le nombre limité d’équipements constitue un frein important : seuls 77.000 TPE sont actuellement en service pour 1,6 million de commerçants, illustrant l’ampleur du chemin restant à parcourir pour généraliser le paiement électronique, rendu obligatoire depuis le 1er janvier 2025.

Le nouveau projet de loi ambitionne de répondre à ces défis en créant un environnement juridique sécurisé et en harmonisant les pratiques. Il pourrait ainsi devenir le moteur permettant d’achever la transition numérique en Algérie, en instaurant la confiance indispensable à l’essor des paiements dématérialisés.

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