« Tu jettes, tu paies » : le cri citoyen d’une jeunesse engagée pour la propreté
Le slogan « Tu jettes, tu paies » est devenu ces dernières semaines un véritable cri de ralliement pour une jeunesse algérienne soucieuse de propreté et d’environnement. Porté par des associations et des militants, ce mot d’ordre vise à lutter contre les incivilités et la dégradation de l’espace public.
Une campagne née du ras-le-bol citoyen
Ce mouvement n’a pas été lancé par une institution officielle, mais par des citoyens excédés par la prolifération des déchets. Étudiants, bénévoles et militants associatifs ont choisi de transformer leur indignation en action concrète. Sur les réseaux sociaux, le slogan est massivement relayé, accompagné de messages forts : « La propreté n’est pas l’affaire d’un groupe, c’est le devoir d’une nation » ou « Le pays n’est pas seulement une terre où l’on vit, c’est aussi le droit à un environnement propre et digne ».
L’objectif est de rappeler que la conscience citoyenne est plus efficace que n’importe quelle loi, et que chaque individu a un rôle à jouer pour un pays propre et respectueux de son environnement.
L’écologie comme moteur du changement :
À Annaba, l’association Green Bike incarne parfaitement cette dynamique. Fondée par de jeunes passionnés de vélo et d’écologie, elle organise depuis plusieurs années des campagnes de nettoyage des plages, stades et quartiers populaires. Leur devise : « Pédaler pour la planète, agir pour la cité ».
Équipés de gants et de sacs, les membres de Green Bike ramassent les déchets, plantent des arbres et sensibilisent les habitants. Leur démarche dépasse la simple protection de l’environnement : elle vise aussi à transmettre un message civique et éducatif, où la propreté devient un symbole de dignité collective. Pour ces jeunes, jeter un papier ou une bouteille dans la rue, c’est salir son pays et compromettre l’avenir commun.
Un symbole plus qu’une sanction
À ce jour, aucune loi ne sanctionne officiellement le slogan « Tu jettes, tu paies ». Il s’agit avant tout d’une mobilisation citoyenne, basée sur la responsabilisation plutôt que la punition. Sur le terrain, des vidéos montrent des bénévoles interpellant des automobilistes, des commerçants installant des poubelles devant leurs magasins, et des quartiers entiers organisés pour nettoyer leurs rues.
Ce mouvement incarne une idée simple : la propreté est une question de dignité nationale. Dans un contexte où les défis environnementaux s’ajoutent à la pression urbaine, beaucoup voient dans cette campagne un espoir concret, permettant de renouer le lien entre citoyens et institutions. « Ce n’est pas une campagne de colère, c’est une campagne de conscience », résume une jeune participante.
Depuis sa création en 2016 par des bénévoles passionnés de sport et de nature, Green Bike est devenue un véritable mouvement citoyen. Sur le terrain, ses actions combinent activité physique et engagement écologique, contribuant à ancrer durablement la culture de la protection de l’environnement en Algérie.
