Attef commente la proposition du Parlement français sur l’accord de 1968
Le ministre d’État, chargé des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a qualifié la récente adoption par l’Assemblée nationale française d’une proposition visant à dénoncer l’accord sur l’immigration de 1968 de « affaire strictement française ». Selon lui, cette initiative, qui concerne le régime spécifique réservé aux Algériens résidant en France, intervient sans aucune consultation préalable avec l’Algérie et relève d’une logique de compétition électorale.
Dans une interview accordée à la chaîne internationale algérienne AL24, dimanche, Ahmed Attaf a précisé :
« Cette question relève du Parlement et du gouvernement français. Elle ne devient un sujet pour nous que si elle se transforme en un différend entre les gouvernements algérien et français. L’accord d’Évian a été conclu entre les deux États et possède donc le statut d’accord international. »
Le ministre a ajouté que la France n’avait informé ni consulté l’Algérie sur ses intentions concernant cette convention, ce qui explique l’absence de position officielle pour le moment. Il a rappelé que, dès février dernier, l’Algérie avait mis en garde le gouvernement français contre toute atteinte à l’accord de 1968 ou toute modification du cadre juridique régissant la circulation des personnes entre les deux pays. À l’époque, Alger avait prévenu que toute modification de cet accord entraînerait une réaction similaire de l’Algérie concernant d’autres conventions et protocoles du même type.
Ahmed Attaf a exprimé son regret de voir des questions relatives à l’Algérie utilisées dans les débats politiques et électoraux en France : « Il est regrettable qu’un pays comme la France, libre et souverain, transforme des accords bilatéraux en enjeu de compétition électorale. Certains médias et responsables politiques français utilisent ces conventions comme un levier politique. »
Rappelons que les députés français ont adopté, jeudi dernier, une proposition du Rassemblement national, parti d’extrême droite, demandant au gouvernement de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. Cet accord prévoit un régime spécial d’immigration offrant des avantages particuliers aux Algériens. Malgré l’insistance de l’extrême droite sur cette question, des experts français ont souligné à plusieurs reprises que cet accord a été largement vidé de son contenu.
