Le président Tebboune prône un management territorial fondé sur la performance
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé sa volonté d’instaurer une nouvelle dynamique dans la gestion locale à travers un management moderne et orienté vers les résultats. Le récent remaniement opéré dans le corps des walis et des walis délégués s’inscrit dans cette logique, conformément à l’article 92 de la Constitution, qui confère au chef de l’État le pouvoir d’ajuster l’organisation territoriale pour renforcer l’efficacité de l’action publique.
Cette réorganisation, interprétée comme un signal fort, vise à injecter du sang neuf dans l’administration locale et à replacer la performance au cœur de la gouvernance. En d’autres termes, il s’agit d’imposer une culture du résultat là où les projets structurants accusent des retards, et d’évaluer régulièrement les performances des responsables sur le terrain.
Les nouveaux walis sont désormais appelés à redoubler d’efforts pour concrétiser les projets en attente, résoudre les problèmes quotidiens des citoyens et assurer la continuité du service public dans des conditions optimales. Leur mission consiste à rendre les collectivités locales plus performantes, plus réactives et plus proches des besoins réels de la population.
Vers un changement de mentalité administrative
Pour l’économiste et spécialiste du développement local, Mourad Kouachi, ces changements reflètent la volonté du président de rompre avec les anciennes pratiques administratives et de promouvoir un management plus moderne. Selon lui, le chef de l’État « cherche à placer le citoyen au centre de l’action publique, à bannir les démarches bureaucratiques et les logiques d’apparat, et à instaurer une approche fondée sur l’efficacité et la responsabilité ».
L’expert souligne que le président Tebboune appelle les walis à changer de mentalité et à adopter un comportement de véritables « managers de terrain ». Le wali, explique-t-il, « ne doit plus rester confiné dans son bureau, mais être présent sur le terrain, à l’écoute des citoyens et des acteurs économiques ». Ce virage vers un management local moderne repose, selon lui, sur la rigueur, la planification scientifique et l’obligation de résultats.
Une gouvernance locale sous le signe de la performance
Kouachi rappelle que certaines wilayas ont enregistré des progrès notables, tandis que d’autres peinent à suivre le rythme des réformes présidentielles, en raison notamment du manque d’initiative de leurs responsables. D’où la nécessité de procéder à des rotations régulières pour redynamiser les territoires et harmoniser le développement local.
L’analyste et éditorialiste Ali Chérif abonde dans le même sens. Il estime que le président Tebboune veut instaurer une culture de l’audace et de la prise d’initiative chez les représentants de l’État. « Le chef de l’État encourage les walis à agir en véritables acteurs du développement local, capables de surmonter les obstacles bureaucratiques et d’accompagner la création d’entreprises et d’emplois », explique-t-il.
Chérif rappelle que cette orientation s’est traduite par la mise en service, en un temps record, de plusieurs centaines d’unités économiques, générant plus de 52 000 emplois à travers le pays. Une réussite qu’il attribue à la volonté du président Tebboune d’assouplir la gestion locale et de libérer les initiatives.
Une obligation de résultats et de transparence
Pour Ali Chérif, la gouvernance locale doit désormais s’appuyer sur la reddition des comptes. « Le wali n’est plus un simple exécutant administratif, mais un responsable soumis à une obligation de résultats et de transparence vis-à-vis du pouvoir central et des citoyens », affirme-t-il.
Il ajoute que la réussite du développement local passe inévitablement par la décentralisation, la modernisation de la gestion publique et l’élargissement des prérogatives des élus. « Le président Tebboune a clairement demandé aux walis d’être de vrais managers, audacieux et responsables, même au prix de certaines erreurs. Le développement durable des territoires ne peut se construire qu’à travers la libération des initiatives et une administration au service du citoyen », conclut-il.
