Deux anciens ministres condamnés à la prison pour corruption
La Cour du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed à Alger a rendu, ce mardi, ses verdicts dans l’affaire dite « ANAP 2 », impliquant la corruption au sein de l’Agence nationale de l’édition et de la publicité.
L’ancien ministre de la Communication, Jamal Kaouane, et l’ancien directeur général de l’agence, Amin Chiker, ont été condamnés à huit ans de prison ferme, selon les avocats présents à l’audience.
La cour a également infligé quatre ans de prison ferme à l’ancien ministre de la Communication, Hamid Guérin, et cinq ans de prison à chacun des anciens directeurs de la branche communication et publicité de l’agence (M. Cherif) et de la branche courrier express (B. Amar). Les autres prévenus ont reçu des peines allant de quatre ans de prison ferme à des acquittements.
Les condamnations incluent la confiscation des comptes bancaires des prévenus, saisis au début de l’enquête en 2023. Kaouane et Chiker ont été condamnés à une amende d’un million de dinars pour le compte de l’État, tandis que M. Cherif et B. Amar devront payer 500 000 dinars chacun, et Hamid Guérin 200 000 dinars, à titre de compensation pour les dommages causés au Trésor public.
Lors de l’audience du 15 octobre, le parquet avait requis dix ans de prison et un million de dinars d’amende contre Kaouane et la même peine contre Chiker, ainsi que six ans de prison et un million de dinars d’amende contre Guérin. Les peines requises contre les autres prévenus variaient entre cinq et huit ans.
Certains prévenus ont affirmé devant le juge avoir agi sur « instructions supérieures ». Les faits remontent à la période 2015-2019, et l’enquête a débuté en mars 2023 après la découverte de l’attribution de espaces publicitaires publics à de très petits journaux, voire inexistants, ce qui constituait un détournement de fonds publics et un abus de fonction, selon l’enquête de la police judiciaire.
Les actes ont été qualifiés par le parquet de « mauvaise gestion de fonction et dilapidation de fonds publics par l’octroi d’espaces publicitaires à des journaux fictifs, ainsi que de favoritisme dans le choix des titres bénéficiaires de la publicité publique ».
Cette affaire fait suite à la première série de procès « ANAP 1 » et « Ministère de la Jeunesse et des Sports » rendue le 4 juin dernier, avec des peines allant de l’acquittement à huit ans de prison.
Parmi les principaux condamnés figuraient Abdelkader Khemri, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (2012-2014), poursuivi pour des irrégularités financières et administratives liées à la publicité et aux projets de son secteur.
D’autres responsables et employés de l’agence, ainsi que des opérateurs économiques, ont été condamnés à des peines variables, principalement pour dilapidation de fonds publics et attribution d’avantages injustifiés. Des directeurs d’anciennes agences de jeunesse ont écopé de trois à cinq ans de prison ferme, et la directrice de la jeunesse du ministère de quatre ans. Vingt prévenus, principalement des employés et collaborateurs, ont été acquittés.
