Sahara occidental : le Front Polisario rejette toute solution imposée par la communauté internationale
Le Front Polisario a réaffirmé son rejet de toute solution imposée au conflit du Sahara occidental, à l’approche de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, prévue entre le 30 et le 31 octobre. Cette session devra notamment examiner le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), créée en 1991 pour organiser l’autodétermination du peuple sahraoui — un référendum jamais concrétisé en raison de l’opposition persistante du Maroc.
Depuis 2007, le Maroc tente d’imposer sa propre solution, soutenu par ses alliés historiques, la France et l’Espagne, ainsi que par les États-Unis, qui ont appuyé le plan marocain d’autonomie. Selon le Front Polisario, cette initiative rompt avec la doctrine de décolonisation de l’ONU, appliquée depuis des décennies, et constitue une violation du droit international.
Un conflit inscrit dans la décolonisation
La question sahraouie relève de la Commission des 24 de l’ONU, chargée des affaires de décolonisation. Depuis le départ des troupes espagnoles en 1975, un processus international vise à permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. Le Front Polisario a récemment accepté d’entamer des pourparlers avec le Maroc sans conditions préalables, tout en réaffirmant que toute solution imposée est inacceptable.
« Notre proposition est conforme aux règles et normes du droit international, incluant le droit à l’autodétermination et toutes les options reconnues par les résolutions de l’ONU, de l’indépendance à l’intégration dans l’État marocain », a déclaré Mohamed Yeslem Beissat, ministre sahraoui des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse au siège de la République sahraouie en Algérie. Il a insisté sur le refus de toute pression ou solution imposée par des puissances extérieures, appelant à soutenir les négociations de manière équitable.
Un projet de résolution « très dangereux »
Le Front Polisario a également exprimé ses préoccupations à l’ONU via son représentant Sidi Mohamed Omar. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité et à l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia, il a dénoncé le projet de résolution diffusé le 22 octobre 2025 par les États-Unis comme « très dangereux et sans précédent ». Selon lui, ce texte viole le statut international du Sahara occidental et préjuge du résultat des négociations, limitant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
« Le Front Polisario ne s’engagera dans aucun processus politique fondé sur ce projet de résolution s’il venait à être adopté », a averti Sidi Omar. Le mouvement reste toutefois déterminé à parvenir à une paix juste et durable, rappelant les concessions consenties depuis le début du processus de paix dirigé par l’ONU.
Appel à des négociations sérieuses et crédibles
Le représentant sahraoui a lancé un appel urgent à toutes les parties prenantes pour créer les conditions permettant au Front Polisario et au Maroc de s’engager dans des négociations sérieuses, crédibles et limitées dans le temps, sous l’égide de l’ONU. L’objectif reste une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et la stabilité régionale.
