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Tribunal de Ghaza : vers un verdict symbolique sur les crimes commis contre le peuple palestinien

La session finale du Tribunal de Ghaza se tient ce dimanche à Istanbul et doit rendre un verdict moral et historique sur les atrocités perpétrées par l’entité sioniste contre la population palestinienne, victime depuis deux ans d’une agression génocidaire dans la bande assiégée.

Présidé par Richard Falk, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Palestine, ce tribunal réunit, dans la salle de conférences de l’Université d’Istanbul, des universitaires, juristes, défenseurs des droits humains, ainsi que des représentants des médias et d’organisations civiles venus présenter leurs analyses et témoignages sur les crimes commis à Ghaza.

Un tribunal de la conscience mondiale

Cette initiative inédite, qualifiée de « tribunal de la conscience mondiale », constitue une première dans l’histoire contemporaine. Créé à l’initiative d’un collectif international de chercheurs et de militants, il a pour objectif de juger publiquement le génocide en cours à Ghaza et de documenter les violations systématiques des droits humains subies par les Palestiniens.

Au cours des trois premiers jours de la session, le jury – composé de figures morales et juridiques de renom telles que l’écrivaine Kenizé Mourad, la chercheuse palestinienne Ghada Karmi et la professeure de droit international Christine Chinkin – a entendu les témoignages poignants de survivants, de médecins, de journalistes et de chercheurs ayant vécu ou documenté les bombardements et le siège imposés à l’enclave.

Des preuves accablantes présentées au tribunal

La troisième journée du procès, samedi, a été consacrée à la présentation des preuves recueillies sur le terrain. Des avocats et journalistes internationaux ont soumis des rapports détaillés faisant état de crimes de guerre, tandis que des représentants de la plateforme indépendante Witness Eye ont exposé leur travail d’archivage numérique de plus de cent vidéos et documents de preuve collectés au cours des deux dernières années.

L’Association turque pour les droits de l’homme et la solidarité avec les opprimés a, pour sa part, insisté sur l’importance de préserver la mémoire des événements par des témoignages directs, afin de contrer toute tentative de négation ou de déformation des faits.

De son côté, la Fédération internationale des juristes a remis au tribunal treize rapports détaillés couvrant plus de 700 jours de violations dans la bande de Ghaza. Ces documents recensent plus de 250 crimes commis contre des journalistes, en plus des attaques contre des civils et des institutions. « Nous disposons de preuves précises et vérifiables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », a affirmé le porte-parole de la fédération.

La responsabilité de l’humanité

Les participants ont unanimement souligné la responsabilité collective de la communauté internationale face aux crimes documentés. « Ce qui se déroule à Ghaza interpelle l’humanité tout entière », a déclaré un intervenant, appelant à la mise en œuvre effective du droit international humanitaire et à la fin de l’impunité dont jouissent les responsables de ces violations.

Créé à Londres en novembre 2024, le Tribunal de Ghaza se veut une réponse citoyenne et morale à l’inaction des institutions internationales, accusées d’avoir failli à leurs obligations envers le peuple palestinien. Son verdict final, bien que symbolique, vise à réaffirmer la primauté de la justice et du droit face à la brutalité des faits sur le terrain, et à rappeler que le silence des puissances ne saurait effacer la souffrance des victimes.

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