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Abdelkader Bengrina met en garde contre les évolutions récentes du dossier sahraoui

Le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, a exprimé sa vive préoccupation face aux développements récents concernant la question du Sahara occidental, à la suite des déclarations de l’émissaire du président américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, évoquant une possible “solution” au conflit.

Lors de son intervention au forum national des cadres étudiants, organisé les 24 et 25 octobre 2025 au siège national du mouvement à Chéraga, Bengrina a comparé la situation au Sahara occidental à celle de la Palestine, estimant que les deux causes sont confrontées à des défis similaires et à des tentatives de détournement de leur nature légitime. Il a ainsi fait allusion au nouveau plan proposé par les États-Unis, perçu comme favorable à la position marocaine prônant l’autonomie, et rejeté par le Front Polisario, qui avait pourtant affiché une ouverture à des négociations directes avec le Maroc.

Réagissant aux propos de Witkoff selon lesquels un accord de paix entre l’Algérie et le Maroc pourrait être signé dans un délai de deux mois, Bengrina a exprimé son étonnement et sa désapprobation, qualifiant ces déclarations de “dérive grave” nécessitant une rectification urgente. Il a rappelé que les relations entre Alger et Rabat ne sont pas marquées par un état de guerre qui justifierait la mise en place d’un processus de paix ou l’intervention d’un médiateur étranger. La rupture diplomatique actuelle, a-t-il expliqué, résulte de “politiques marocaines aventureuses visant à porter atteinte à l’unité nationale algérienne”.

L’homme politique a également dénoncé l’exploitation de ces propos par certains cercles proches du Makhzen, appelant la classe politique algérienne à adopter une position ferme et unifiée face à ce qu’il considère comme un dérapage dangereux.

Pour Bengrina, ces développements s’inscrivent dans un contexte régional et international en mutation, marqué par des tensions et des rivalités croissantes. Il a souligné que l’Algérie joue un rôle central dans la stabilité de son environnement stratégique, notamment au Sahel, au Sahara et en Libye, et qu’elle doit préserver son indépendance de décision face aux reconfigurations géopolitiques mondiales.

Ces déclarations interviennent alors que le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à voter sur le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

De son côté, le Front Polisario a rejeté le projet de résolution américaine récemment soumis au Conseil de sécurité, le qualifiant “d’écart grave et inédit” par rapport aux principes du droit international et à la nature du dossier du Sahara occidental en tant que question de décolonisation. Le représentant du Polisario auprès de l’ONU, Sidi Mohamed Ammar, a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité et représentant permanent de la Russie, Vassili Nebenzia, pour dénoncer ce qu’il considère comme une tentative de modifier le cadre juridique et politique du traitement de la question sahraouie par les Nations unies.

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