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Marché de la revente de véhicules : l’État lance une vaste opération de contrôle pour mettre fin à l’anarchie

Face à l’anarchie qui caractérise le marché de la revente de véhicules en Algérie, l’État a décidé de sévir. La Direction générale des Douanes (DGD) a lancé une vaste opération de contrôle à l’échelle nationale, visant à encadrer les activités d’importation, de vente et de revente de véhicules — neufs ou d’occasion — et à identifier les acteurs opérant en dehors du cadre légal.

Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la flambée des prix et la prolifération de points de vente informels, apparus après la suspension des importations officielles et la limitation de la distribution aux véhicules produits localement par la marque Fiat. Faute d’une offre structurée, le marché parallèle s’est imposé, alimenté par des importations individuelles et des ventes non encadrées, souvent dans des showrooms improvisés ou sur la voie publique.

Une opération coordonnée entre plusieurs services

Dans une correspondance datée du 9 octobre 2025, le directeur général des Douanes, le général Abdelhafid Bekhouche, a ordonné aux directions régionales d’engager, avec les services des impôts et du commerce, une « opération de contrôle de grande envergure » pour vérifier la régularité des activités de commercialisation des véhicules à travers le territoire national.

Cette mesure découle d’une réunion interministérielle tenue le 29 septembre dernier, au cours de laquelle il a été décidé d’associer les comités locaux de coordination (douanes, impôts, commerce), avec le concours des services de sécurité — Sûreté nationale et Gendarmerie nationale — en cas d’exploitation illégale d’espaces publics.

Le ministère du Commerce est chargé de recenser toutes les personnes inscrites au registre du commerce exerçant cette activité et de transmettre la liste nominative aux brigades mixtes pour contrôle. Les responsables régionaux doivent, quant à eux, notifier immédiatement les chefs de secteurs concernés et coordonner les opérations sur le terrain.

Objectif : identifier les circuits opaques et lutter contre le blanchiment

Selon les instructions de la DGD, les contrôles porteront sur plusieurs volets :

  • vérification de l’identité et du statut des vendeurs ;
  • examen des documents commerciaux relatifs aux véhicules (déclarations et factures d’importation, factures de vente, cartes grises, etc.) ;
  • recoupement entre les valeurs déclarées à l’importation et les prix de vente pratiqués sur le marché national.

Ces vérifications visent à détecter d’éventuelles irrégularités, notamment des pratiques de spéculation, de fraude ou de blanchiment d’argent. En cas d’opérations suspectes, les services concernés devront en informer la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), conformément à la loi 05-01 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Des rapports hebdomadaires exigés

La DGD a également imposé un suivi rigoureux des opérations. Les directions régionales devront transmettre chaque jeudi, avant 16 heures, un rapport consolidé récapitulant les contrôles effectués, les infractions constatées et les mesures prises. Ces rapports permettront d’élaborer une synthèse nationale et de formuler des propositions pour une meilleure régulation du secteur.

Vers une régulation durable du marché

Cette offensive des pouvoirs publics traduit la volonté de rétablir l’ordre dans un marché devenu incontrôlable. En s’attaquant aux importations illégales, aux reventes spéculatives et à l’occupation abusive de l’espace public, les autorités entendent remettre de la transparence et de la traçabilité dans la filière automobile.

L’objectif, à terme, est de créer un cadre commercial structuré, garantissant à la fois la protection du consommateur, la stabilité des prix et la conformité aux lois fiscales et douanières.

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