Le JNIM, principal responsable de la pénurie de carburants au Mali, frappe durement l’économie nationale
La crise persistante du carburant au Mali, malgré les mesures prises par les autorités pour escorter les convois et réguler les distributeurs, trouve sa source dans l’action du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Ce groupe terroriste continue de contrôler plusieurs axes routiers stratégiques, imposant des règles strictes aux transporteurs, qui, selon des témoignages relayés par RFI, doivent accepter des contraintes, comme le port du voile pour les passagères, afin de poursuivre leurs activités.
Cette situation représente un défi majeur pour le gouvernement malien et les forces armées, qui peinent à neutraliser le JNIM, dont les opérations s’étendent jusqu’aux abords de la capitale Bamako. Le blocus de villes du sud et de l’ouest du pays, ainsi que les attaques répétées contre les convois de carburants, ont provoqué une pénurie sévère. Pour faire face, les autorités ont mis en place un plan d’urgence visant à sécuriser les transports et à renforcer les infrastructures de stockage, tout en offrant des facilités douanières et fiscales aux opérateurs du secteur.
Cependant, les efforts du gouvernement semblent concentrés sur l’approvisionnement de Bamako, alors que d’autres régions restent hors de contrôle, laissant place à la spéculation. Pour tenter de pallier ces difficultés, les stations-service ont été ouvertes 24 heures sur 24, tandis que les camions-citernes sont désormais balisés. Pourtant, de nombreux chauffeurs, terrorisés par les risques sur les routes, hésitent à transporter le carburant, aggravant la situation.
Le syndicat des transporteurs a d’ailleurs porté plainte contre un membre de la transition, accusé à tort de spéculation. Face à l’ampleur de la crise, le Premier ministre, le général Maïga, a réuni hier le groupement des professionnels du pétrole afin de trouver des solutions durables. Les discussions ont porté sur la sécurité des convois, la prise en charge des pertes matérielles et la garantie de la continuité de l’approvisionnement.
Reconnaissant l’impact sévère de cette pénurie sur l’économie malienne, le Premier ministre a qualifié la situation de « complot contre l’économie du pays » et de tentative de déstabilisation. Toutefois, il est resté silencieux sur les failles sécuritaires qui ont permis au JNIM d’exercer son emprise, laissant planer une ombre sur la capacité de l’État à rétablir un ordre durable.
