Tempête Benjamin : Deux navires de pêche se heurtent en tentant une opération de secours en pleine mer
Quatre marins ont été hélitreuillés en raison d’une voie d’eau occasionnée par une collision entre deux bateaux du même armateur.
Il ne faisait pas bon être en mer mercredi soir. Secoué par la tempête Benjamin, l’ensemble du littoral Atlantique français était en alerte, notamment en raison de l’état dégradé de la mer. Insuffisant cependant pour faire renoncer les marins pêcheurs, habitués à exercer même dans une forte houle. Mercredi soir, ce ne sont pas les hommes qui ont flanché mais le bateau. Victime d’une panne moteur au large de Ouistreham (Calvados), le navire de pêche Perle d’albâtre a appelé le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Jobourg pour une demande d’assistance. Quatre marins se trouvaient alors à bord du navire spécialisé dans la pêche à la coquille Saint-Jacques.
Alerté, l’équipage du navire L’Avenir, bateau qui appartient au même armateur, se rend sur les lieux pour porter assistance à ses collègues et remorquer le navire en panne. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. « Les conditions météorologiques difficiles ne permettent pas le passage de la remorque et entraînent une collision entre les deux bâtiments », explique la Préfecture maritime de la Manche. Privé de moteur, le Perle d’albâtre est aussi victime d’une voie d’eau en raison d’une brèche située au-dessus de sa ligne de flottaison.
Le CROSS a alors engagé la vedette Philippe Kieffer de la station SNSM basée à Ouistreham. Pour protéger le bateau de pêche des conditions de mer en attendant l’arrivée de l’hélicoptère de la marine nationale, un navire de commerce est dérouté. Les quatre pêcheurs se réfugient alors sur la passerelle et le remorquage est entamé en pleine nuit.
Un ferry dérouté pour protéger le chalutier
Dans une mer déchaînée, le risque de chavirement du bateau est redouté. Sauf que l’hélitreuillage des marins est impossible, tant les conditions sont dantesques. C’est finalement un navire de la Brittany Ferries qui va se dérouter pour protéger le Perle d’albâtre de la houle et permettre l’évacuation des quatre marins, sains et saufs. Un sauvetage périlleux qui illustre « la remarquable mobilisation des moyens de l’Etat et des professionnels de la mer pour assurer la sécurité des usagers de la mer », salue la préfecture maritime.
