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Conflit du Sahara occidental : le ministre des Affaires étrangères sahraoui clarifie la nature de la proposition américaine

Mohamed Yassine Bissat, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a démenti que la récente proposition attribuée aux États-Unis soit un projet officiel de recommandation pour la résolution du conflit au Sahara occidental. Lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ambassade sahraouie à Alger, ce mercredi, il a précisé qu’il s’agit en réalité d’idées présentées par Washington à un groupe d’amis internationaux, susceptibles d’évoluer en une recommandation formelle à l’avenir.

Le ministre a souligné que les canaux de communication entre le camp sahraoui, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, restent ouverts et actifs. Cette dynamique diplomatique, a-t-il ajouté, traduit l’impact du combat et de la résistance du peuple sahraoui depuis plus de cinquante ans, et constitue un signe positif pour faire avancer le dossier.

Mohamed Yassine Bissat a réaffirmé la disponibilité de la République sahraouie à engager des négociations directes, sérieuses et sans conditions préalables avec le Maroc, sous l’égide des Nations unies. L’objectif étant de parvenir à un règlement juste, pacifique et durable garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Le ministre a décrit la proposition sahraouie comme une « initiative de bonne volonté », conforme au droit international et aux résolutions de l’ONU. Il a insisté sur le fait qu’elle offre plusieurs options, notamment l’indépendance, l’intégration au Maroc ou toute autre forme décidée librement par les Sahraouis eux-mêmes. Cette démarche s’inscrit aussi dans la volonté d’intégration régionale au Maghreb et en Afrique, en accord avec les visions du continent.

Soulignant que la paix ne peut être imposée par la force ou des manœuvres, Bissat a appelé la communauté internationale à cesser de soutenir un camp au détriment de l’autre. Il a exhorté les puissances internationales à être partie prenante dans une solution réelle, en encourageant un dialogue sincère.

S’adressant directement au Maroc, il a averti que miser sur des acteurs extérieurs comporte des risques et un coût élevé, insistant sur le dialogue bilatéral comme voie privilégiée pour un partage équitable de la paix.

L’expérience positive avec la Mauritanie a été mise en avant comme exemple de succès dans la transition de la guerre à la coopération et à la bonne entente.

Le ministre a mis en garde contre toute modification illégale des frontières héritées de la décolonisation, qui constituerait une menace pour la stabilité régionale et pourrait entraîner de nouveaux conflits sur le continent africain.

Par ailleurs, Hadi El-Kantawi, représentant de la RASD dans les pays baltes, a rappelé que le cadre juridique reconnu reste celui des Nations unies, et que toute initiative extérieure doit respecter cette légitimité. Il a précisé que la proposition sahraouie, plus avancée que celle du Maroc sur l’autonomie, témoigne de la volonté de paix fondée sur un socle légal solide.

Enfin, le journaliste sahraoui Ahmed Allin a souligné que cette proposition contient des éléments stratégiques clés : le refus de renoncer au droit à l’autodétermination, la reconnaissance de plusieurs options possibles, et des accords sur l’exploitation des ressources naturelles, les droits des populations et la gestion des infrastructures.

Malgré un optimisme prudent, les responsables sahraouis restent vigilants quant à la sincérité des intentions des acteurs internationaux, rappelant les précédentes tentatives décevantes, notamment sous l’administration Obama.

En résumé, la République sahraouie réitère sa volonté de négocier un règlement politique durable, tout en insistant sur le respect du droit international et des aspirations légitimes de son peuple.

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