L’économie algérienne résiste aux chocs et s’oriente vers le tout numérique à l’horizon 2028
À l’occasion des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a salué la forte résilience de l’économie nationale face aux bouleversements mondiaux. Depuis Washington, il a présenté une feuille de route ambitieuse pour moderniser le système financier algérien et engager une transition complète vers une économie numérique d’ici 2028.
Une économie stable et résistante
Dans une interview accordée à l’APS, M. Taleb a souligné la solidité des fondamentaux économiques du pays : croissance hors hydrocarbures, réserves de change jugées « plus que confortables », quasi-absence d’endettement extérieur et inflation maîtrisée. Le taux d’inflation est ainsi retombé à 2,66 % en août 2025, permettant à la Banque centrale d’abaisser à nouveau son taux directeur afin de dynamiser le financement bancaire.
La Banque d’Algérie a également joué un rôle clé durant les crises récentes, en adaptant sa politique monétaire pour maintenir la stabilité financière. L’appréciation du dinar et une balance des paiements excédentaire ont permis de limiter l’impact de l’inflation importée.
Des avancées reconnues dans la lutte contre le blanchiment d’argent
Sur le plan de la régulation, Salah Eddine Taleb a mis en lumière les efforts de l’Algérie pour se conformer aux standards internationaux en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le travail mené par le comité national auprès de la Banque d’Algérie, dans le cadre des recommandations du GAFI, a été salué par les évaluateurs internationaux. Le Gouverneur s’est montré confiant quant à une sortie prochaine de l’Algérie de la liste des pays sous surveillance renforcée.
Cap sur le numérique : vers une économie sans cash
La transformation numérique du système financier est désormais au cœur de la stratégie nationale. Avec la loi monétaire et bancaire de 2023, l’Algérie a posé les bases d’une réforme en profondeur : mise en place du Comité national des paiements (CNP), ouverture du secteur aux banques digitales, islamiques et d’affaires, ainsi qu’aux prestataires de services de paiement (PSP).
Objectif affiché : une économie où les transactions sans argent liquide seront la norme d’ici 2028. La Banque d’Algérie prévoit également l’introduction d’une Monnaie Numérique de Banque Centrale (CBDC), en phase avec les évolutions technologiques mondiales.
Pour le Gouverneur, cet « arsenal juridique et institutionnel » doit permettre à l’Algérie d’accélérer sa modernisation économique et de répondre efficacement aux besoins d’une société de plus en plus connectée.
