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L’inadmissible gaspillage…

Zakat El-Fitr a été fixée à 120 Da, cette année. A 200 ou 300 Da, ça n’aurait pas posé problème. Le problème est dans ce gaspillage qui fait rage, tant à domicile qu’en société. Ça consomme à tout va, en ce mois dit d’abstinence. Mais, s’abstenir de gaspiller ne vient à l’idée qu’à de rares personnes et, l’on assiste à un immense gâchis. C’est ainsi que la majeure partie de nos foyers se retrouvent les bras ballants devant tant de dépenses inutiles. Pourtant cette année, ça n’est que le strict minimum qui est recommandé, le passage obligé, en fait. Malgré ça, les petites économies sont au bout du rouleau, elles font ‘’tilt’’ actuellement et, la fin du mois est encore loin…

D’ailleurs, y’aura beau se serrer la ceinture, le calendrier se charge de la resserrer, encore plus. Faut reconnaitre que ça y va fort, côté boustifaille. En y ajoutant les fêtes familiales, genre circoncision, mariage ou simples fiançailles, normal que les budgets toussent à la moindre occasion. Tout ça pour en revenir au gaspillage. Il est commun à nous tous, aisés ou fauchés comme les blés. Ce gaspillage n’a rien à voir avec les bananes ou les crevettes. Ça, leurs prix dissuadent, plus ou moins (…). Non, ce gaspillage se lit dans l’étalage ordinaire des poubelles. Et, en séparant le bon grain de l’ivraie, ce gaspillage a trait au ‘’banal pain’’, au ‘’khobz’’ de boulangerie. Le ‘’khobzeddar’’ et la ‘’kessra’’, c’est une autre paire de manches réservée aux fées du logis, ‘’lehraïer’’ comme on dit. Ne mélangeons pas torchons et serviettes (…). Ainsi, des tonnes et des tonnes de pain se retrouvent, chaque jour que Dieu fait, dans les poubelles. Ces quantités industrielles sont vendues par des boulangers se prétendant bons artisans. En vérité, ils sont la cause de ce gaspillage inadmissible, même en ayant ‘’sorti’’ la Zakat à 120 Da. Un pain tout mou, insipide et spongieux, c’est l’artisan qui n’a pas mis sérieusement la main à la pâte. Le bon pain, celui à la croûte craquante, au plaisir gustatif intact le lendemain, c’est celui qui ne se jette pas comme un vulgaire objet. Le bon pain a de la tenue, de la couleur contrairement au pain pâle, tristes et morose qui remplit les poubelles. Ce pain sacré réclame de la qualité, avant tout. Or, où est cette qualité ? Sûrement pas dans les matières premières, à cheval fripouille entre pâtisseries et boulangeries. Et, comme tous multiplient les offres gâteuses en ‘’kalbellouz’’, ‘’zlabya’’ ou pizzas douteuses etc., c’est qu’il y a doute sur la qualité du pain dit ordinaire. En fait,  le bon pain, le vrai celui que l’on achète pour se nourrir, nécessite temps et formation, patience et compétence. Et si, l’an dernier, les boulangers avaient réclamé une réévaluation de prix, ils oublient de revaloriser ce noble métier qui tend vers l’ignominie d’une pompe à fric…

Le bon pain a besoin d’une vraie boulangerie. Les enseignes pompeuses et prétentieuses, qui poussent comme des champignons à chaque Ramadhan, ne font que pétrir une clientèle aux envies de femme enceinte. Ce sont des margoulins qui tiennent pareil endroit. Le bon pain se vend à prix raisonnable et, les prix fantaisistes relèvent de la grivèlerie organisée par de pseudos boulangers, roulant dans la farine une clientèle poussée à consommer. Et, nez dans la farine, ça gaspille à tout va…

MOURADE.NINI

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