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Laurent Nunez prend ses distances avec la ligne dure de Retailleau sur l’Algérie

À peine nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Lecornu 2, Laurent Nunez opère déjà un virage notable dans la gestion du dossier algérien, contrastant fortement avec la ligne de son prédécesseur Bruno Retailleau. Alors que l’exécutif fait face à une motion de censure décisive ce jeudi, le nouveau locataire de la Place Beauvau adopte un ton plus mesuré, rompant avec la rhétorique cofondatrice qui avait marqué les derniers mois.

Invité sur BFM TV, Laurent Nunez a évoqué les tensions entre Paris et Alger autour des Obligations de quitter le territoire français (OQTF), sans en faire un cheval de bataille. « Il n’y a pas que le dossier des OQTF dans les relations entre la France et l’Algérie », a-t-il affirmé, mettant en avant l’importance d’une coopération sécuritaire qu’il juge « nécessaire ». Il s’est dit favorable à une discussion sereine avec les autorités algériennes sur ce sujet, rejetant toute approche spectaculaire ou médiatique.

Ancien préfet de Paris, Nunez entend visiblement dépolitiser le dossier algérien, là où Bruno Retailleau faisait régulièrement de l’Algérie un thème central de sa communication, souvent avec des accents polémiques. En évitant les raccourcis et les propos incendiaires, le nouveau ministre affiche un style pragmatique et institutionnel. Interrogé sur d’éventuels contacts avec son homologue algérien, il a précisé que les relations diplomatiques relevaient du ministère des Affaires étrangères, marquant une volonté de recentrer les responsabilités.

Sur la question de l’immigration, le ton est également plus apaisé. Contrairement à François Bayrou, qui avait évoqué une « submersion migratoire », Laurent Nunez appelle à la prudence dans le choix des mots. « Attention aux mots qu’on utilise », a-t-il rappelé sur France Info, soulignant qu’il est essentiel de ne pas stigmatiser. Se présentant comme « un homme de concorde et de dialogue », il insiste sur le respect des valeurs républicaines sans tomber dans les caricatures.

Cette nouvelle approche pourrait annoncer la fin de la méthode Retailleau, fondée sur la fermeté de façade et les déclarations clivantes. Reste à savoir si cette inflexion aura un impact réel sur les relations franco-algériennes, qui nécessitent bien plus que des ajustements de ton pour sortir de l’impasse.

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