Les frappes ukrainiennes et les sanctions occidentales font plonger les revenus pétroliers russes à leur plus bas niveau depuis dix ans
Par : Darine.N
Selon un rapport publié mardi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les revenus de la Russie issus de la vente de pétrole brut et de produits raffinés ont chuté à 13,35 milliards de dollars en septembre, contre 13,58 milliards en août, atteignant ainsi leur plus bas niveau depuis dix ans (hors période du Covid).
Les hydrocarbures constituent pourtant près d’un quart des recettes budgétaires de l’État russe.
L’industrie énergétique du pays est aujourd’hui mise à rude épreuve par les frappes de drones ukrainiens visant les raffineries et les pipelines, ainsi que par le durcissement des sanctions occidentales.
L’AIE, basée à Paris, indique que ces attaques ont réduit la production de brut d’environ 500 000 barils par jour, provoquant des pénuries de carburant sur le marché intérieur et une baisse des exportations de produits raffinés.
Hausse des exportations de brut, mais chute du pétrole raffiné
En septembre, la Russie a exporté au total 7,4 millions de barils par jour (b/j), soit 210 000 b/j de plus qu’en août. Les exportations de brut ont progressé de 370 000 b/j, atteignant 5,1 millions b/j, leur plus haut niveau depuis mai 2023.
En revanche, les exportations de produits raffinés (gasoil, essence, fioul, kérosène) ont chuté de 170 000 b/j, tombant à 2,4 millions b/j.
Cette évolution s’explique par une réduction de l’activité des raffineries russes : moins de pétrole transformé signifie plus de brut disponible à l’exportation, mais moins de produits finis à vendre. Les ventes de gasoil et de fioul, notamment à destination de l’Arabie saoudite, ont particulièrement reculé.
Des pertes financières importantes
En conséquence, Moscou a subi une baisse de 440 millions de dollars de ses recettes issues des exportations de produits raffinés, non compensée par la hausse de 200 millions de dollars des ventes de brut.
Par ailleurs, la décote du brut russe de l’Oural par rapport au pétrole de la mer du Nord s’est creusée de plus de 13 dollars le baril début octobre, son plus haut niveau depuis mai, conséquence directe d’un marché mondial saturé.
Pression diplomatique américaine
La situation énergétique russe est d’autant plus complexe que Washington intensifie sa pression diplomatique.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré mercredi que les États-Unis avaient demandé au Japon de cesser ses importations de produits énergétiques russes.
Le même jour, le président américain a affirmé que le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’était engagé à mettre fin aux achats de pétrole russe.
« J’étais mécontent que l’Inde achète du pétrole à la Russie, et il m’a assuré aujourd’hui qu’ils cesseraient ces importations », a déclaré le locataire de la Maison-Blanche.
