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RDC : Kinshasa somme les FDLR de déposer les armes dans le cadre de l’accord de paix

Par : Darine.N

Goma, 11 octobre 2025 – L’armée congolaise a lancé, vendredi 10 octobre, un ultimatum aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les enjoignant de déposer les armes et de se rendre aux autorités congolaises ou à la Monusco, la mission de l’ONU en RDC, en vue de leur rapatriement au Rwanda. Cette exigence, formulée par le porte-parole de l’armée, Sylvain Ekenge, s’inscrit dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé en juin 2024 à Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

Le communiqué précise que les FDLR, considérées par Kigali comme une menace majeure en raison de leurs liens avec des responsables hutus impliqués dans le génocide des Tutsis de 1994, devront se plier à cette injonction sous peine de désarmement forcé. « En cas de résistance, les forces congolaises procèderont au désarmement par contrainte ou par usage de la force », avertit l’armée, sans toutefois détailler de calendrier précis.

Cet appel intervient dans un contexte tendu, alors que le Rwanda justifie son soutien au groupe rebelle M23, actif dans l’est de la RDC, par la présence des FDLR près de sa frontière. L’accord de Washington, fruit d’une médiation américano-qatarie, prévoyait le retrait des troupes rwandaises de RDC et la neutralisation des FDLR par Kinshasa dans un délai de trois mois, selon un concept d’opérations signé fin octobre 2024. Cependant, mercredi, la RDC a jugé que les conditions pour la mise en œuvre du volet économique de cet accord n’étaient pas réunies.

Dans un discours prononcé jeudi à Bruxelles lors d’un forum diplomatique, le président congolais Félix Tshisekedi a exhorté son homologue rwandais, Paul Kagame, à faire preuve de « courage » pour instaurer une « paix des braves » dans l’est de la RDC. Parallèlement, des négociations sous médiation qatarie entre Kinshasa et le M23 ont abouti en juillet à une déclaration de principes pour un cessez-le-feu, mais les affrontements persistent, bien que le front se soit stabilisé.

La situation humanitaire reste alarmante dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où plus de 80 % des structures de santé font face à des ruptures de stocks, tandis que les blessés affluent, selon un récent rapport du Comité international de la Croix-Rouge.

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