Nouvel enfer au Darfour : une maternité d’El-Fasher visée par un bombardement meurtrier
Un drame s’est encore abattu sur la région dévastée du Darfour, où une maternité d’El-Fasher a été la cible d’un bombardement meurtrier mardi soir. Selon une source médicale locale, huit personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées lors de cette attaque, attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR), un groupe armé impliqué dans les affrontements en cours. Ce nouvel acte de violence plonge une fois de plus la population civile dans la peur et la détresse.
L’hôpital d’El-Fasher, touché par les explosions, fait partie des rares centres de santé encore fonctionnels dans cette ville assiégée depuis plusieurs mois. Les projectiles ont causé d’importants dégâts matériels, détruisant une partie des bâtiments ainsi que des équipements médicaux essentiels au soin des patients. Parmi les victimes figurent des femmes en travail, des nouveau-nés ainsi que le personnel soignant, qui se retrouve désormais confronté à des conditions encore plus précaires pour exercer leur mission.
Depuis le mois d’août, les Forces de soutien rapide ont intensifié leurs opérations militaires autour d’El-Fasher. Multipliant tirs d’artillerie, frappes de drones et assauts terrestres, elles cherchent à étendre leur contrôle sur cette ville stratégique du Darfour. Les avancées de ces forces paramilitaires grignotent progressivement les derniers quartiers tenus par l’armée régulière soudanaise, entraînant un recul significatif de celle-ci et aggravant la situation sécuritaire.
Ce nouveau bombardement illustre la brutalité croissante du conflit soudanais, qui entre désormais dans sa troisième année. Le bilan humain est déjà extrêmement lourd, avec des dizaines de milliers de morts et des millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays ou réfugiées à l’étranger. Ce conflit, mêlant rivalités politiques, ethnies et luttes pour le pouvoir, a transformé le Darfour en un véritable champ de bataille, au détriment des populations civiles.
Les Nations unies ont qualifié la situation au Soudan de « pire crise humanitaire au monde ». Les infrastructures vitales, notamment les hôpitaux, sont devenues des cibles fréquentes, et les civils, y compris les plus vulnérables comme les femmes enceintes et les nouveau-nés, paient un tribut inacceptable. L’accès à l’aide médicale et alimentaire se fait de plus en plus difficile, accentuant les souffrances et l’urgence d’une intervention internationale.
Tandis que les combats se poursuivent sans répit, l’appel à un cessez-le-feu et à une solution politique se fait entendre de toutes parts, mais les espoirs restent fragiles dans ce contexte de violence extrême et d’instabilité chronique. La population d’El-Fasher, meurtrie par ce bombardement sur sa maternité, continue de vivre sous la menace constante, attendant une paix encore bien lointaine.
