ONU – 80 pétitions de 20 pays dénoncent l’occupation marocaine au Sahara occidental
Les travaux de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies, chargée des questions de décolonisation, ont débuté ce lundi à New York sous le signe d’un soutien international grandissant à la cause sahraouie. Pas moins de 80 pétitions seront présentées par des universitaires, juristes, défenseurs des droits humains et experts issus de 20 pays, pour dénoncer l’occupation marocaine du Sahara occidental et exiger l’application du droit à l’autodétermination.
Ces pétitions, coordonnées notamment par la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), la plateforme latino-américaine et caribéenne de soutien au peuple sahraoui, ainsi que l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, insistent sur l’urgence de mettre fin à la dernière colonie d’Afrique, toujours soumise à une occupation jugée illégale par plusieurs juridictions internationales.
Ressources pillées, droits bafoués
Les intervenants dénonceront également le pillage systématique des ressources naturelles du territoire sahraoui, affirmant que le peuple sahraoui en est le seul propriétaire légitime. Cette position est appuyée par plusieurs décisions de justice, notamment de la Cour internationale de justice, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que de la Cour de justice de l’Union européenne.
Un appel sera aussi lancé pour la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis, détenus par les autorités marocaines, qualifiées d’« appareil répressif » dans les interventions attendues.
Une mobilisation internationale claire
Le communiqué conjoint des trois plateformes souligne que cette mobilisation à l’ONU est un signal clair : la communauté internationale ne peut plus ignorer la question du Sahara occidental. Le processus de décolonisation doit être mené à son terme, et la voix du peuple sahraoui entendue et respectée.
Lors de l’ouverture de la session, la présidente de l’Assemblée générale, Annalena Baerbock, a rappelé l’importance de la mission de la Quatrième Commission et de son engagement envers les principes fondateurs des Nations unies en matière de décolonisation, notamment pour les 17 territoires toujours inscrits à l’ordre du jour de la Commission.
Plusieurs États membres, lors de leurs interventions, ont exprimé leur soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et ont réclamé la fin de l’occupation du Sahara occidental, dernière colonie du continent africain.
Témoignages et plaidoyers à venir
À partir de mercredi, la Commission commencera à entendre les témoignages des pétitionnaires, qui mettront en lumière les violations des droits humains dans les territoires sahraouis occupés, le pillage continu des ressources naturelles, ainsi que la nécessité de faire respecter les résolutions onusiennes garantissant le droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir.
Le représentant sahraoui à l’ONU appelle à l’action
Dans une déclaration à l’agence APS, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la MINURSO, Mohamed Sidi Amar, a souligné l’importance de cette session : « Ce rendez-vous annuel est une nouvelle occasion pour les États membres de réitérer leur attachement au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Il est temps d’accélérer le processus de décolonisation et de prêter attention aux violations graves des droits humains perpétrées par l’occupant marocain. »
La Quatrième Commission poursuivra ses travaux dans les jours à venir, avec pour objectif de réaffirmer les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies et de faire avancer la cause des peuples encore privés de leur souveraineté.
