Relance des mines d’or de Tirek et Amesmessa en 2026 : Sonarem accélère ses ambitions aurifères dans le Sud algérien
Le groupe minier public Sonarem prévoit de relancer, dès 2026, l’exploitation des mines d’or de Tirek et Amesmessa, situées au sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset. C’est ce qu’a annoncé le président-directeur général du groupe, Belkacem Soltani, dans un entretien accordé à l’APS.
Ces deux sites, inactifs depuis 2013, couvrent une superficie totale de 140 800 hectares. Leur remise en exploitation s’inscrit dans une stratégie plus large de développement de la filière aurifère en Algérie. « Ce projet permettra d’augmenter les capacités nationales de production, de renforcer les réserves en or, tout en créant de nouveaux emplois locaux et en soutenant le développement économique de la région », a affirmé Soltani.
Dans cette perspective, Sonarem a lancé, le 1er octobre dernier, un appel à manifestation d’intérêt national et international. L’objectif est d’identifier un partenaire expérimenté, local ou étranger, pour la création d’une société par actions détenue à 51 % par Sonarem, conformément à la nouvelle législation minière.
Ce partenariat portera sur l’exploration approfondie des gisements de Tirek et Amesmessa, la vérification des ressources existantes, la recherche de nouveaux gisements, ainsi que l’exploitation durable du minerai. La zone intermédiaire entre les deux sites, connue sous le nom de Zita, sera également prospectée, tout comme les résidus miniers, qui recèlent encore d’importantes quantités d’or exploitables grâce aux technologies d’extraction secondaire.
Les réserves préliminaires de ces deux mines sont estimées à environ 60 tonnes d’or, soit plus de 4 milliards de dollars en valeur. Entre 2001 et 2013, plus de 7 tonnes avaient déjà été extraites à partir d’une fosse de 60 mètres. Toutefois, les récentes données indiquent que la majorité du gisement se situe à une profondeur d’environ 400 mètres, nécessitant ainsi le recours à une exploitation souterraine plus coûteuse mais aussi plus productive à long terme.
Par ailleurs, le groupe prévoit d’étendre ses activités aurifères à travers tout le sud algérien, considéré comme un bassin prometteur en ressources minières stratégiques. À ce titre, deux nouvelles mines, situées à Aïn Abegui (In Guezzam) et Tekouiat (Tamanrasset), devraient également entrer en exploitation prochainement, des permis ayant déjà été délivrés.
Depuis 2022, plus de 400 kg d’or ont été extraits en Algérie, toutes méthodes confondues. Le groupe compte sur l’essor de l’activité artisanale, actuellement encadrée par 187 micro-entreprises, pour contribuer à cette dynamique. En 2025, cinq nouveaux permis ont été délivrés à ces opérateurs, dans le but de formaliser leur activité et de limiter l’exploitation illégale.
Afin de mieux encadrer cette filière, Sonarem prévoit l’ouverture de trois centres de traitement de l’or artisanal à In Guezzam, Tamanrasset et Djanet. Ces structures permettront une collecte directe de l’or extrait par les artisans, assurant ainsi la transparence des transactions et l’intégration de l’activité artisanale dans l’économie formelle.
Avec cette relance, l’Algérie ambitionne de renforcer sa souveraineté sur ses ressources minières, tout en faisant du Sud un pôle d’attractivité pour les investissements miniers à long terme.
